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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/493

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joly. — la jeunesse de leibniz

argumenti, maximam partem ex historia litteraria, ecclesiastica, prophana, aliisque selectis materiis, ob rerurn dignitatem in unum librum collecta. L’exemplaire est daté de Leipzig, 1737. Mais la dédicace (à Carpzovius) reproduite en tête du volume se termine par cette mention : « Scrib. Lipsiæ d. 28 martii, anno reparatæ per Christi nativitatem salutis MDCLXXXI » D’ailleurs, les divers morceaux réunis dans le volume portent chacun leur date à part. Voici en effet ce que sont ces morceaux, très-mal désignés par le titre vague qu’a choisi, on ne voit pas trop pourquoi, leur auteur.

On sait déjà, ne fut-ce que par Leibniz lui-même, de quel cérémonial était accompagnée dans les Universités allemandes la soutenance d’une thèse : convocation des opposants, argumentation, compliments en prose et en vers, etc. Ce tournoi d’éloquence était précédé d’une introduction, præfatio, prononcée par l’un des professeurs de l’Université ; et ce petit discours, débutant généralement par une salutation au doyen, decane spectabilis ! présentant aux honoratissimi auditores le jeune candidat, se terminant enfin par une invocation à la très-sainte Trinité et une prière spéciale au Saint-Esprit, contenait toujours quelques considérations sur le sujet ou à propos du sujet que le récipiendaire allait traiter.

Or, le petit volume dont nous nous proposons de parler est précisément le recueil de ces præfationes lues ou récitées par J. Thomasius à l’occasion de quatre-vingt-cinq thèses soutenues dans son Université de 1643 à 1679. — On sait que la thèse de Leibniz fut soutenue le 30 mai 1663, et nous retrouvons fidèlement consignée dans ce volume l’introduction que déjà, comme nous l’avons rappelé plus haut, Dutens avait recueillie.

Parmi ces thèses, dont les titres nous sont indiqués par Thomasius, bon nombre, et cela se conçoit, ne roulaient que sur des lieux communs ou des énigmes de morale banale, de littérature et de rhétorique, ou d’histoire soit profane soit religieuse : Du sel ; De l’habitude qu’avaient les premiers chrétiens de prier en se tournant vers l’orient ; De la mansuétude ; Du courage, etc.

D’autres traitaient des sujets plus sérieux : en droit, L’inviolabilité des ambassadeurs, Le droit de paix et de guerre, Le droit d’aînesse ; en philosophie proprement dite, La cause efficiente ; La cause accidentelle est-elle une véritable causée ? Dieu est-il la matière première du monde ? L’âme raisonnable, L’origine de l’âme humaine, Les principes des actions humaines ; en histoire de la philosophie, L’opinion de Vossius sur la forme substantielle du corps humain, Les docteurs latins de la scolastique, etc.

Mais l’intérêt n’est pas dans ce que Thomasius peut nous apprendre