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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/514

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animaux inférieurs consiste en ce que l’esprit de l’homme a été capable de développer le germe de pensée rationnelle qui reste non développé dans l’esprit des animaux et que le développement de ce germe est dû à la faculté d’abstraction qui est rendue possible par la faculté du langage. »




NOTE SUR LE SENS MUSCULAIRE



On a parlé beaucoup du sens musculaire depuis quelque temps. Il nous a semblé que la machine à écrire (type-writer) exposée dans la section anglaise de l’Exposition universelle pourrait servir à faire sur ce sens des expériences intéressantes. La machine se compose d’un petit clavier de touches, larges de 15 millimètres environ, espacées d’une distance à peu près égale et disposées sur quatre rangs. Les espaces entre les mots sont produits en pressant une sorte de pédale occupant la longueur du clavier et formant comme une cinquième ligne. À chaque louche correspond un signe alphabétique. L’avantage de cet instrument est que les erreurs de distance peuvent se commettre suivant deux sens perpendiculaires et surtout que ces erreurs s’inscrivent d’elles-mêmes et laissent par conséquent leur trace authentique. De plus, comme ces erreurs porteront toujours sur des quantités de mouvement linéaire et angulaire, elles pourront être traduites graphiquement par divers procédés. On pourra par exemple tracer sur la représentation du clavier la marche suivie par la main de l’écrivain dans une condition donnée, et la superposer à la marche régulière que la main aurait suivie, si aucune erreur n’avait été commise. Nous supposons pour plus de commodité tous les mots écrits avec un seul doigt ; il n’en est pas ainsi, mais la complication résultant de l’emploi même des dix doigts n’est pas un obstacle.

Notre but d’ailleurs a été moins de faire une étude précise que de montrer comment le type-writer pouvait y servir. Il est bien évident que les erreurs observées dans les conditions données seront systématiques et, de plus, personnelles.

L’écrivain ayant l’habitude de la machine compose ordinairement avec les deux mains. Si on lui demande d’écrire une phrase en fermant les yeux, il écrit correctement ; si on lui demande d’écrire debout il écrit correctement à la condition de regarder le clavier, autrement il commet des erreurs par suite de la coordination nouvelle à donner aux mouve-