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harmonie avec les déductions de Trendelenburg, montrent qu’il n’est pas plus possible d’expliquer l’espace que la force sans muscles, et que les éléments sensitifs du tissu contractile constituent l’organe particulier de la perception de l’espace antérieurement à l’expérience des sens spéciaux.

Notre analyse, quoique longue, ne donne qu’une idée imparfaite de ce court article, très-savant, très-substantiel, très-suggestif, quoique un peu obscur.

A. Bain continue ses articles sur l’Éducation considérée comme science. Il examine le rôle des sentiments comme motifs dans l’éducation : plaisirs de l’activité déployée, sentiments esthétiques, sentiments moraux ; leur influence pour la discipline : influence de l’émulation, des récompenses, des châtiments. Il parle en terminant de la « discipline des conséquences », c’est-à-dire de cette idée de J.-J. Rousseau, développée par Herbert Spencer, que les enfants, au lieu d’être punis, doivent être abandonnés aux conséquences naturelles de leur désobéissance.

D. Greenleaf Thompson termine son étude sur l’Intuition et l’Inférence, dont nous avons analysé la première partie. Nous résumons ses conclusions. L’intuition et l’inférence correspondent à la connaissance présentative et à la connaissance représentative. — Toutes deux existent dans chaque acte de connaissance ; toutes deux sont des opérations mentales ultimes. Inférer et croire sont deux phases de la connaissance représentative. La formation des inférences résulte de l’association par contiguïté et par ressemblance. L’intuition s’exprime par des termes simples ; l’inférence par des propositions : cependant cette distinction n’a rien d’absolu. L’auteur renvoie à Dugald Stewart (Philosophy of the human Mind, part. ii, ch. 2), comme à celui qui s’est approché plus que personne, sauf Locke, de la vraie solution du problème.

Dans un article intitulé Transcendantalisme, M. A.-J. Balfour examine la réponse qu’un partisan de Kant pourrait faire au sceptique sur deux points : la causalité et l’existence d’un monde indépendant. Cette étude est faite d’après Kant, d’après l’Introduction à Hume de M. Green et d’après le travail de M. Caird sur le kantisme. L’auteur soutient que Kant n’a pas réussi, comme le prétend Kuno Fischer, à placer la doctrine de la causalité hors de la portée des attaques sceptiques, et il lui semble au contraire que la confusion et l’obscurité, si peu rares chez Kant, sont très-grandes en ce qui concerne la discussion de cet important principe.

G. Barzelloti. La Philosophie en Italie. — Cette étude fait suite à celles qui ont été déjà publiées par Mind sur la philosophie en France, en Allemagne, etc. La première partie de l’article est consacrée à une esquisse du mouvement philosophique en Italie, de la fin du xviiie siècle jusqu’à la révolution de 1848. Nous n’insisterons pas sur cette période, qu’on peut étudier à loisir dans l’ouvrage bien connu chez nous de M. L. Ferri, Essai sur l’histoire de la philosophie en Italie au