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périodiques. — La filosofia delle scuole italiane.

critique des Causes finales de M. Janet, qu’il médite de faire un jour. (Continué en octobre.)

Août. — De la nécessité croissante des synthèses abrèviatives, par T. Mamiani (continué en décembre). L’illustre comte a pensé que le moment était venu pour lui de résumer ses doctrines afin que les contemporains et la postérité les puissent saisir plus rapidement. On trouvera donc dans ces pages l’œuvre du chef de l’École idéaliste condensée en un petit nombre de paragraphes. On ne résume pas un résumé.

La personnalité humaine, par G. Allievo. — M. Allievo est un catholique libéral : il soutient contre Tiberghien que la personnalité n’est pas séparable de l’individualité. Tiberghien avait dit que l’animal est un individu, et non une personne, et que Dieu est une personne sans être un individu. C’est, ce semble, la position la plus logique que puisse adopter le spiritualisme vis-à-vis de cette question : car qu’est-ce qu’un individu sans organes ? Il est vrai d’autre part que, comme l’individualité a son contraire dans la généralité, on encourt, en refusant la première à la nature divine, la nécessité de lui attribuer la seconde : si Dieu n’est pas un individu, un être singulier, il est donc l’être universel, l’être conçu comme la plus haute des catégories, vide par conséquent de réalité ? C’est cette dernière alternative qui effraye le plus la conscience de M. Allievo, et il préfère dire résolûment que Dieu est un individu en même temps qu’une personne. Il ne lui reste plus qu’à concilier ensuite la personnalité individuelle de Dieu avec l’universalité de l’être qu’il ne veut pas lui enlever davantage. La chose lui paraît des plus simples. (Continué en octobre.)

Octobre. — L’idée, analyse de ses caractères, par L, Ferri. — M. Ferri rappelle que, quand les Confessions d’un métaphysicien parurent, il fit ses réserves au sujet de la doctrine de Mamiani dans trois lettres que publia la Revue contemporaine, alors à Turin. Revenant maintenant sur la question fondamentale agitée dans cette discussion, la nature de l’idée, l’auteur se demande si l’on ne pourrait pas expliquer les caractères des concepts généraux, autrement que par les archétypes avec lesquels M. Mamiani entretient un commerce familier. Or voici ce qu’il remarque : l’unité de tout concept repose sur les rapports qui unissent les divers éléments de ce concept. D’où tenons-nous la connaissance de ces rapports, si ce n’est de l’association des idées, qui résulte elle-même de ce que les différentes parties de l’objet nous ont été présentées simultanément ou successivement dans l’expérience ? « La connexion des aperceptions (tissu vivant dont la pensée est faite) est affirmée par les analyses, par les observations, par les inductions, par l’expérience en un mot ; elle est objective, et l’unité synthétique subjective qui en rassemble les éléments se justifie par les révélations des faits et non vice versa les faits par cette unité. L’expérience contient donc non-seulement la matière, mais la première ébauche de la forme de l’idée dans l’association de ses éléments. » Par là sont expliqués suffisamment les caractères des concepts généraux ; d’abord leur unité