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notices bibliographiques

L’ouvrage est divisé en deux parties, l’une générale, l’autre spéciale. Dans l’introduction, l’auteur examine la nature, la portée et la valeur de la logique ordinaire, son origine, son but, sa méthode et son utilité. La partie générale offre une série d’articles, où sont traitées et discutées en détail et d’une manière approfondie les idées de la forme en général et de la forme de la pensée, les notions de la pensée et de l’être, de sujet et d’objet, de la pensée en elle-même, l’utilité des concepts généraux et de l’idée de jugement et de raisonnement. Nous devons signaler comme très-étendu et très-important un long chapitre sur le principe même du raisonnement (das Schlussprincip), qui à lui seul est tout un traité.

Nous avons remarqué aussi en particulier le chapitre sur la pensée et l’être et la discussion approfondie sur les idées du subjectif et de l’objectif. L’auteur reprend à ce sujet et discute à son tour les théories nouvelles sur le matérialisme, le réalisme, l’idéalisme, émises dans les nouvelles écoles. Il y joint des considérations très-intéressantes sur les résultats récents de la psychologie physiologique, sur la conscience et son domaine véritable, le moi, la personnalité, etc. Nous pourrions faire les mêmes remarques sur une foule d’autres endroits de la première et de la seconde partie. Nous n’avons nullement la prétention d’avoir convenablement fait connaître et apprécier ce livre. Nous avons seulement voulu signaler dans cette Revue à l’attention des esprits sérieux qui s’intéressent à ces graves et ardus problèmes une publication philosophique importante parmi celles qui ont paru récemment chez nos voisins.

Ch. B.

Charles Waldstein. La Balance de l’émotion et de l’intelligence. — Essai pouvant servir d’introduction à l’étude de la philosophie. Londres. C. Kegan Paul et Cie. 1878.


Sous ce titre passablement obscur, l’auteur réunit un certain nombre d’articles composés séparément sur divers sujets. Dans l’un, il combat la fausse opposition de l’émotion et de l’intelligence ou « de l’esprit et du cœur » ; dans un autre, celle de la science et de la connaissance vulgaire ; dans un autre enfin, celle de la philosophie et des sciences proprement dites. Il y ajoute une histoire sommaire de la philosophie où il fait de fréquents emprunts aux travaux de Kuno Fischer.

Il ne faut donc s’attendre à trouver dans ce livre ni unité ni nouveauté. La partie spéculative y est brièvement et superficiellement traitée ; la partie historique, nécessairement plus considérable, ne présente aucune vue bien neuve ; et l’auteur ne semble pas même y chercher une vérification de ses propres théories. On ne voit vraiment pas pourquoi il a jugé nécessaire de coudre une histoire de la philosophie à ses minces dissertations sur l’intelligence et le sentiment.

Sa préoccupation dominante paraît être de combattre ce qu’il appelle