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la discussion qui s’est engagée entre Ulrici et lui, et qui semblait épuisée après les deux précédents articles. Il n’y a pas de raison pour que le débat ne se prolonge pas indéfiniment entre l’avocat de l’empirisme et son adversaire.

Benno Erdmann : Kant’s Kriticismus in der ersten und in der zweiten Auflage der Kritik der reinen Vernunft. (Leipzig, Vos, 1878).

C’est en réalité une introduction à la nouvelle édition que Benno Erdmann a publiée de la Critique de la raison pure, et une suite aux considérations présentées déjà dans son édition des Prolégomènes à toute métaphysique future.

Le premier chapitre contient l’analyse de la critique de 1871. B. Erdmann soutient que le but principal de l’ouvrage est de prévenir l’usage transcendant de la raison ; c’est la cause de l’empirisme que Kant défend, à la suite et sous l’inspiration de Hume. Le deuxième chapitre est consacré à l’examen des causes qui provoquèrent l’apparition des Prolégomènes. Le troisième expose, à l’aide d’indications curieusement recueillies dans les journaux ou revues du temps, la polémique philosophique que souleva la doctrine de Kant de 1781 à 1787. Le quatrième chapitre nous fait connaître le contre-coup de celte polémique dans les écrits et les projets de Kant. Enfin le dernier chapitre traite des modifications que la Critique de la raison pure a reçues dans la deuxième édition. Kant, préoccupé des malentendus et des critiques auxquels avait donné lieu le premier exposé de sa doctrine, se borne à affirmer d’une manière plus explicite l’élément réaliste, empirique de son système, l’existence des choses en soi.

Paulsen combat les conclusions de B. Erdmann, et soutient que la critique de Kant ne se réduit pas au pur empirisme, ainsi qu’il l’avait fait déjà d’ailleurs dans son Entwichelung der Kantischen Erkenntnisstheorie, 1875.

Laas : Kants’Analogien der Erfahrung, Berlin, 1876 (récension par Heinze).

Heinze, sans s’associer à toutes les critiques que Laas dirige contre la théorie des analogies de l’expérience, reconnaît que ce travail est un des plus considérables, des plus instructifs auxquels les commentateurs de Kant se soient livrés dans ces derniers temps. Il serait injuste, d’ailleurs, de ne voir dans Laas qu’un simple interprète de Kant. Laas entend bien travailler pour son compte à constituer cette théorie définitive de la connaissance, dont le génie de Kant a posé les premiers fondements.

Spir : Denhen und Wirklichkeit. Essai de renouvellement de la philosophie critique.

Malgré le ton un peu prétentieux de la préface, l’ouvrage de Spir n’est pas indigne d’attention. L’auteur veut se tenir à égale distance des métaphysiciens et des empiristes ; il condamne la critique de Kant. Et pourtant il maintient l’a priori dans la connaissance humaine, et croit pouvoir en tirer la démonstration des faits donnés par l’expé-