Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VIII.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
323
PÉRIODIQUES. — Philosophische Monatshefte.

l’existence d’un manuscrit inédit de Kant. « J’ai eu souvent, dit-il, entre les mains, avant 1849, un fort manuscrit in-4o  d’environ six feuilles : c’était une réplique de Kant aux critiques de Hamann contre la Critique de la raison pure. Je m’explique très bien que mon père ne l’ait pas donné à Schubert, dont l’édition ne le satisfaisait pas. Le manuscrit ne venait pas de mon grand-père l’ami de Kant, mais du professeur Kraus, dont tout le monde sait les relations intimes avec Kant. Kraus avait reçu le manuscrit des mains de Kant et l’avait ensuite donné à mon père, qui était son élève. » Freudenthal examine et combat les objections qui pourraient être élevées contre l’authenticité de cet écrit, et émet le vœu que le manuscrit puisse être retrouvé et publié.

Planck : Loi logique de la causalité et finalité de la nature. (Critique par Richter.) Planck est d’avis que les savants contemporains, non moins que les philosophes du passé, comme Kant et Schopenhauer ou les principaux logiciens du présent, tels que Lotze, Sigwart, Ulrici, Ueberweg, se sont tous également trompés dans leur interprétation du principe même de toute science, la loi de la causalité. — Richter repousse absolument la nouvelle doctrine apportée par Planck et ne peut consentir à ne voir dans le principe de causalité qu’une autre forme du principe d’identité, « C’est se tromper que de ne considérer la pensée qu’au point de vue formel, et de ne tenir compte dans les rapports de causalité que de l’identité, en négligeant les différences. »

Neuhauser : La théorie d’Aristote sur la connaissance sensible et ses organes (Leipzig, Koschny, 1878). Ce travail mérite les plus grands éloges, par la richesse et la sûreté de l’érudition, autant que par les qualités philosophiques et la clarté de l’exposition. Il a été écrit à l’occasion et en grande partie en vue de la réfutation du livre de Bäumker, La théorie d’Aristote sur les organes externes et internes des sens, Leipzig, 1878. La première partie contient un examen très intéressant de la question suivante. La διάνοια, d’après Aristote, est-elle réellement identique ou non avec l’âme sensitive ? Neuhäuser démontre avec évidence que toutes les formes de la pensée dérivent, d’après Aristote, d’un seul et même principe, le νοῦς, qui est la source de la connaissance proprement dite. La διάνοια n’est que la manifestation du νοῦς dans sa double application soit au monde extérieur, soit au moi. — Dans la seconde partie, il est question des sens extérieurs, surtout de l’odorat et du rapport de la perception à l’âme sensitive. Contre Bäumker, Neuhäuser établit que la perception appartient à l’âme sensitive, comme l’une de ses facultés ; la fantaisie et le désir sont les autres. — Le troisième chapitre traite du sensorum commune, de ses fonctions et de son rapport aux sens périphériques. — La quatrième partie est consacrée à l’examen de l’un des points les plus importants, les plus obscurs et les plus diversement et inexactement interprétés de la doctrine d’Aristote, la question de l’organe central et de sa place dans le corps. Contre l’opinion dominante pendant tout le moyen âge, qui a été adoptée par Harvey et Descartes, et à laquelle Bäumker, comme beau-