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progrès pour la psychologie dans les expériences de l’école psychophysique. Suivant lui, l’exposé de ces expériences devrait porter le titre de Contributions diverses à l’anthropologie et à la physique organique.

Aux Nouvelles, on signale la publication par M. Comparetti de 23 fragments d’Epicure découverts à Herculanum. L’ouvrage auquel appartiennent ces fragments est indiqué au catalogue de Diogène Laerte sous le titre Aversions et élections.

Juin. — T.. De la prière religieuse et des conditions de son efficacité. — L. Ferri. Le traité de Cicéron sur les devoirs (conférence). — Bobba. Continuation de l’étude sur la théorie de la liberté selon MM. Spencer et Herzen.

L. Celli analyse l’ouvrage de A. L. Kym sur le mal moral, L. Ferri celui de C. Gantoni sur Kant et celui de Conti et Rossi sur Epicure, etc. Aux Nouvelles, d’intéressants détails sur les diverses chaires où la philosophie est enseignée en Italie et sur les concours après lesquels sont choisis les candidats aux chaires vacantes. Les épreuves se font selon les anciennes formes, en présence d’un public nombreux, dans la grande salle de l’Université ; elles durent longtemps : celles qui ont eu lieu à Turin récemment ont occupé toute une semaine ; il y avait six candidats. Ainsi à tout âge, dès qu’il veut obtenir une chaire nouvelle, un professeur est appelé à passer des examens, et il faut à chaque mutation que ses opinions subissent le contrôle du corps académique où il veut entrer. Il est douteux que ce mode de recrutement favorise l’introduction d’idées nouvelles dans l’enseignement supérieur. Les élus de ces dernières années sont presque toujours des idéalistes orthodoxes.

Août. — Mamiani : Philosophie de la réalité ; continuation de l’abrégé signalé précédemment. Quand on lit un abrégé de philosophie spiritualiste, on est surpris de voir combien cela ressemble à un catéchisme. Il s’agit ici de la conscience du moi et de la liberté. Les explications données par l’auteur sur la manière dont la liberté absolue se concilie avec l’action des causes extérieures ne le cèdent pas en obscurité aux définitions catéchétiques de la grâce.

C. Cantoni : G. M. Bertini. Cet article, par lequel s’achève une étude un peu longue, est d’un assez vif intérêt. L’auteur y décrit avec son talent accoutumé la dernière transformation de la pensée de Bertini ; il le montre se détachant des croyances catholiques et même allant jusqu’à révoquer en doute quelques-uns des dogmes de la religion naturelle. Cet exposé est clair et vivement conduit : la thèse principale est abondamment prouvée. Nul ne peut douter, en présence des analyses et des citations réunies ici, que Bertini fut pendant les quinze dernières années de sa vie un esprit indépendant et qu’il fit preuve d’un certain courage en rejetant publiquement l’autorité spirituelle à laquelle il avait été soumis. Nous donnons volontiers satisfaction à l’auteur sur ce point ; mais il nous permettra de penser que les questions mêmes sur lesquelles a porté la polémique de Bertini, l’infaillibilité, l’orthodoxie, le pouvoir temporel, trahissent une certaine candeur : des deux louanges