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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VIII.djvu/684

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505 idées, et le temps total nécessaire à la production de ces idées fut de 660 secondes, soit 50 idées par minute.

Ces idées ne furent pas toutes différentes ; un certain nombre revinrent plusieurs fois, si bien que le nombre total des idées différentes ne s’éleva qu’à 289 ; 29 se répétèrent 4 fois ; 36, 3 fois ; 57, 2 fois.

Galton prit la peine de déterminer, autant que cela pouvait se faire, l’époque de sa vie à laquelle chacune de ces idées s’était pour la première fois unie au mot auquel elle était associée. Ce travail fut possible pour 124 cas, qui se classent ainsi :

48 idées se rapportent à la jeunesse,

57 à l’âge adulte,

19 à des événements tout à fait récents.

L’un des faits les plus intéressants dans ces expériences, c’est que, sur les 48 idées dont l’association remontait à l’époque de la jeunesse, 12 se sont répétées 4 fois ; 11, 3 fois ; 9, 2 fois ; tandis que, en ce qui concerne les associations récentes, la répétition ne s’est faite que très rarement (4, 3 fois ; et 1, 2 fois). Ce qui montre qu’il y a une plus grande fixité des premières associations, et qu’à part des divergences qui s’expliquent facilement, la moitié des associations date de la jeunesse.

Les 75 mots employés dans les expériences pouvaient se diviser en trois groupes. Le premier contenait les mots qui pouvaient se représenter par quelque image mentale : « abbaye, abîme, » etc., et les idées qui s’associaient à eux étaient pour une bonne part des images visuelles.

Dans le second groupe se trouvaient les mots « humiliation, aversion, » etc., que l’on peut traduire par une pantomime, et une grande partie des idées qui leur étaient associées appartenaient à cette catégorie d’idées que M. Galton appelle histrioniques.

Enfin les mots du troisième groupe, tels que « après-midi, habileté, anormal, » étant d’un caractère abstrait, donnaient lieu le plus souvent à des associations verbales.

William Sharpey et J. Mortimer Granville. La rééducation du cerveau adulte.

Sharpey publie l’intéressante observation recueillie, en 1824, d’une jeune femme qui, après être restée plusieurs mois dans un état de somnolence et de torpeur, avait perdu toutes les connaissances qu’elle avait acquises avant sa maladie. Toute chose lui semblait nouvelle, et elle ne reconnaissait personne. Au début de sa convalescence, il était à peu près impossible de converser avec elle ; au lieu de répondre, elle répétait les questions qu’on lui faisait. Elle acquit rapidement un grand nombre de mots ; mais elle en usait avec maladresse, disant « chaud » au lieu de « froid », « jambe » au lieu de « bras ». Elle généralisait la signification d’un mot et employait le mot « jus » pour désigner tou liquide, du thé par exemple. Elle n’avait aucun souvenir d’avoir vu personne avant sa maladie, pas même ses plus proches parents. Elle fut