Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VIII.djvu/688

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
682
revue philosophique

couverte de substance grise et qui met le lobe olfactif en rapport avec le lobe orbitaire. Ces deux dernières racines, moyenne et supérieure, sont nettement mises en évidence chez les animaux dont le lobe olfactif possède une cavité ventriculaire.

D’après le mode de terminaison des racines, on peut déduire le siège des centres et les placer : 1o dans la partie antérieure du lobe du corps calleux, 2o dans le lobule de l’hippocampe (qui sont d’ailleurs reliés entre eux par des fibres blanches constituant ce que M. Broca appelle la bandelette diagonale), 3o dans la partie postérieure du lobe orbitaire. Mais il n’est pas si facile de déterminer le centre de la racine moyenne. Parties du lobe olfactif, les fibres blanches ne vont pas se perdre, comme les autres, dans l’écorce du cerveau, et nous avons vu qu’elles se dirigeaient en partie vers les pédoncules cérébraux. Or on ne peut admettre que l’appareil olfactif ait un centre sensoriel médullaire. Il faut donc en conclure que ces fibres sont non pas centripètes, mais centrifuges, qu’en d’autres termes elles sont motrices, qu’elles ont leur origine dans le lobe olfactif lui-même et qu’elles mettent ce lobe en rapport avec la moelle. En effet, si l’on étudie au microscope la structure du lobe olfactif, on voit qu’il contient, chez les osmatiques, outre des cellules sensitives, caractérisées par leur peu de diamètre, des cellules volumineuses et que l’on regarde habituellement comme étant en rapport avec la motricité (ces cellules avaient déjà été décrites par Ousjannikow, Lockart Clarke, etc.).

Tel est, à part toutefois un certain nombre de détails que nous avons été obligé de laisser de côté, l’appareil olfactif bien développé. Voyons maintenant ses modifications chez les anosmatiques. D’abord les racines. Les racines interne, externe et supérieure sont excessivement atrophiées, surtout chez les cétacés. Quant à la racine moyenne, elle paraît absente.

Les centres offrent une atrophie correspondante.

1o Chez les cétacés delphiniens, par exemple, la partie postérieure du lobe orbitaire (en rapport avec la racine supérieure) n’a point cette richesse de circonvolutions qui caractérisent le reste du cerveau ; elle est lisse ; et l’étendue de ce « désert » indique l’étendue de la région olfactive du lobe orbitaire.

Chez les primates, il existe à la région orbitaire une disposition en H des sillons, qui ne se voit point chez les osmatiques, et, d’après M. Broca, la région olfactive est probablement limitée par le sillon transversal de l’H ; tandis que la région olfactive antérieure des osmatiques paraît s’étendre à tout le lobe orbitaire.

2o Le lobule de l’hippocampe est comme aminci dans le cerveau des cétacés ; il est plus volumineux dans celui des primates, mais il se confond avec les circonvolutions voisines. Au contraire, encore plus développé chez les osmatiques, il est isolé des autres circonvolutions « par la scissure limbique ».

3o Les connexions de la racine interne avec le lobe du corps calleux