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analyses. — c. henry. Les manuscrits de P. de Fermat.

Ce sont précisément ces quatre formules qui servent de point de départ à la théorie que l’auteur expose dans la IIe section de son livre. Les quatre derniers chapitres ne servent qu’à développer dans les détails cette théorie de la sensibilité primitive. Il s’agit avant tout de donner une classification complète et naturelle des différents plaisirs et peines élémentaires. Partant du principe de la variété des fonctions de l’organisme qui servent de source à la sensibilité, l’auteur parvient à une classification qui ressemble à celle qu’il a proposée déjà dans l’article précité de la Revue philosophique, mais qui se distingue de cette dernière par une plus grande précision quant à l’analyse des fonctions et à la terminologie elle-même.

Le second problème consiste dans une recherche exacte et détaillée des différents principes de l’évolution des phénomènes aussi bien de la sensibilité que de tous les autres domaines de la conscience élémentaire, car ces principes sont les mêmes pour toute la vie organique. L’intégration, qui doit être précédée par l’association, et la différenciation, qui est précédée par la dissociation, sont les deux principes fondamentaux qui expliquent la formation de tous les produits complexes de la sensibilité. Il s’agit donc seulement de définir les phases principales de l’évolution de la sensibilité et de classer les phénomènes complexes qui correspondent à ces phases. L’auteur en trouve trois principales qui correspondent aux trois phases, généralement reconnues dans l’évolution des phénomènes de la connaissance et exprimées par les termes : représentation, idée concrète, idée abstraite. Les sentiments religieux et moraux, par exemple, correspondent à l’ordre des idées abstraites (formation tertiaire). L’auteur n’a pas en vue certainement d’analyser tous les sentiments complexes, accessibles à la conscience, dans leurs moindres transformations : une pareille analyse suppose préalablement une série de travaux descriptifs et d’observations exactes, faites sur la sensibilité de l’homme et de l’animal dans toutes les phases de leur développement. Mais il croit avoir trouvé les principaux fondements qui doivent servir de base aux recherches futures dans le domaine de la sensibilité subjective, et c’est ce qui l’encourage à faire, à la fin de son livre, un résumé des principes qu’il a obtenus dans son travail et une courte appréciation des problèmes de la psychologie future de la sensibilité.

X.

C. Henry. Recherches sur les manuscrits de Pierre de Fermat, suivies de fragments inédits de Bachet et de Malebranche. Rome, Imprimerie des sciences mathématiques et physiques, Via Lata, No 3, 1880, 216 p. in-4o .

Ce travail, qui a paru d’abord dans le Bulletin bien connu du prince Balthasar Boncompagni, n’est pas absolument étranger au cadre de la Revue.

L’ouvrage est divisé en deux parties : dans la première, l’auteur com-