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le contenu est égal à zéro. Supprimez la relation, il ne reste rien. Voilà qui est péremptoire.

Après avoir démoli les hypothèses dogmatiques du docteur Martinez d’Escobar, M. Varona croit devoir lui reprocher ses excursions aventureuses dans le domaine de la critique philosophique, et notamment son injuste appréciation du positivisme, dont le principal grief serait qu’il n’a pas été inventé par Auguste Comte. M. Varona juge ensuite avec une sévérité plus grande encore la critique des systèmes empiriques de morale essayée par le docteur Martinez. Il conclut en se demandant de quelle utilité peut être pour les élèves de l’Université de Havane l’enseignement de cette philosophie surannée et de cette critique à l’avenant. « Tout cela, dit-il, comme construction verbale, est peut-être harmonieux et beau ; devant l’analyse qui s’appuie sur les faits et se réclame de la vérité logique, c’est une œuvre glissante, fondée sur le vide d’une dialectique spécieuse. L’étude des faits, et cette étude seulement, peut faire avancer notre jeunesse hardie dans ses voies encore obscures. »

La philosophie expérimentale a donc déjà des champions résolus parmi ces races créoles issues de notre sang et relevant de notre civilisation. Encourageons leurs généreux efforts, et tendons-leur une main amie par-delà l’Océan.

Bernard Perez.