Aller au contenu

Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
revue des périodiques

Montgomery. La causalité et ses conditions organiques. — Cet article termine l’étude dont le commencement a été exposé dans le numéro d’octobre de la Revue. L’auteur continue à exposer (sans beaucoup de clarté) sa philosophie de l’organisation, qui « est le fait central s’offrant partout, comme la véritable base substantielle, la cause in potentia et in actu des effets naturels. » Elle débarrasse du nihilisme de Hume. L’organisation est de plus « la matrice du système des pouvoirs synthétiques si bien établie et si vainement cherchée par Kant dans l’esprit ; enfin elle est l’accumulation, par évolution, de tout ce que la vie contient de potentiel. »

H. Sidwick. L’incohérence de la philosophie empirique. — L’auteur entend par ce mot la philosophie courante de la plupart des naturalistes contemporains et de ceux qui se rattachent à leurs doctrines et à leurs méthodes. De même que, à l’époque de Descartes, les mathématiques se présentaient comme le type solide de la science, de même, de nos jours, ce sont les sciences qui reposent sur l’expérience. Tout en admettant l’expérience, M. Sidgwick ne pense pas qu’on puisse établir une théorie cohérente de la connaissance sur une base empirique. Il reconnaît que, dans la plupart des sciences, les notions fondamentales dérivent de l’expérience, exemples : ligne droite, carré, force, acide, sel, impression, émotion, etc. Mais toutes ces notions, avec leur sens matériel, n’ont été que les matériaux de la science qui les a modifiées.

Maintenant, est-il vrai que toutes les connaissances, médiatement ou immédiatement fondées sur l’expérience, sont vraies par là même ? Il semble que l’empirisme admet, quoiqu’il ne le reconnaisse pas explicitement, que ce qui est vrai et solide, c’est ce qui est universellement admis ; en un mot qu’il accepte le critérium du consentement unanime. Poussé plus loin, il accepte : 1o ce qui est immédiatement connu, 2o ce qui découle nécessairement de ces données immédiates. — Mais pourquoi admettre que l’erreur est toujours absente des connaissances non inférées et d’elles seules ? Y a-t-il un critérium vraiment infaillible pour reconnaitre que telle connaissance est immédiate ? Dira-t-on qu’il faut, en ce cas, se fier seulement à ceux qui sont experts dans une question ? Mais alors que répondre aux métaphysiciens intuitionistes, qui disent avoir une connaissance immédiate des vérités universelles ?

L’auteur, après avoir distingué dans l’empirisme deux grands courants, l’un matérialiste (qui n’admet comme immédiates que les connaissances matérielles), l’autre mentaliste (qui n’admet comme immédiates que les données mentales), examine la valeur scientifique de la vérification. Une chose est vraie, parce qu’elle est vérifiée. Mais que signifie vérifier ? Cela veut dire qu’une hypothèse est accompagnée de certaines anticipations qui se trouvent toujours ressembler à ces perceptions vives qui constituent la conscience et mêmes identifier avec elle, Mais il y a un accord identique entre l’expérience actuelle et les anticipations qui accompagnent les propositions générales (mathématiques, logiques,