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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/179

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RIBOT. — l’anéantissement de la volonté

croît de travail pendant une période donnée ? ou bien, par nature, par défaut d’éducation et d’exercice, sont-ils vite épuisés et incapables de recouvrer de nouvelles forces ? Ont-ils, oui ou non, une quantité suffisante de force disponible ? À notre avis, le problème du choix dans le sens de la plus grande résistance est réduit là à ses derniers termes. C’est ce travail caché, presque inconnu, qui se traduit par le sentiment de l’effort volitionnel. Nous sommes donc ainsi amenés une fois de plus à rattacher la volonté à ce qu’il y a de plus intime dans l’individu ; mais l’effort, musculaire ou mental, n’est que le signe de ce qui se passe dans les centres nerveux, et dans aucun cas il n’a le privilège de nous révéler des mystères.

Bien des questions, surtout d’ordre pratique, se poseraient ici, mais nous n’avions pas l’intention d’épuiser le sujet. Avons-nous tiré de la pathologie quelque lumière sur l’état normal ? C’est au lecteur à en juger.

Th. Ribot.