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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/219

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ANALYSES.grote. Réforme de la logique.

Nicolas Grote. K vopròsu o refôrmje logiki. Opuit novoi teorii ùmstvennych protséssov (Sur la question de la réforme de la logique, essai d’une nouvelle théorie des processus intellectuels). Leipzig. A. Brockhaus, 1882, xxvi-349, in-8o.

Dans ce nouvel ouvrage, l’auteur de la Psychologie de la sensibilité, dans son histoire et ses fondements (voyez la Rev. philos. 1880, octobre) essaye de donner une nouvelle base à la logique. L’Introduction (pp. 1-46) est toute consacrée à la question de l’objet de cette science, que presque chaque écrivain moderne comprend à sa manière. Après une courte esquisse historique, qui tend à démontrer : 1o que les différentes manières de traiter la logique n’ont fait qu’augmenter jusque dans les dernières années, ce qui a amené enfin à une individualisation complète des modes qu’emploie chaque écrivain pour arriver à la solution des problèmes logiques, 2o que dans le développement progressif de l’analyse logique il n’y a qu’un trait commun à toutes les directions de cette analyse, savoir la tendance à donner petit à petit une prépondérance aux problèmes purement théorétiques aux dépens des problèmes pratiques, — l’auteur tâche de démontrer que le seul moyen de donner à la logique l’organisation d’une vraie science est celui d’en éliminer complètement tous les problèmes pratiques qui ne font qu’entraver l’analyse scientifique.

M. Grote croit pouvoir affirmer en général qu’il y a une différence de méthodes et de problèmes entre les vraies sciences et « les théories des arts » et qu’il faut bien distinguer les premières des secondes. La logique doit être ou la science des processus cognitifs ou la théorie de l’art de connaître, et non pas l’un et l’autre en même temps ; mais, comme les problèmes, posés par la logique, doivent être soumis avant tout à une analyse purement scientifique, il n’y a pas de raison pour comprendre sous le nom de logique la théorie de l’art de connaître. On peut donner à cette dernière un nom à part, qui conviendra mieux à son sujet, celui de méthodologie, tandis qu’il n’existe pas de nom plus apte à désigner le contenu de la science des processus cognitifs que celui de « logique ».

Du reste, la logique, dans ce sens, n’est qu’une science tout à fait spéciale. Pour arriver à une classification naturelle des sciences psychologiques en général, il faut distinguer avant tout l'anatomie de la conscience ou la psychostatique, comme science des « phénomènes » psychiques donnés, dans leurs rapports mutuels, de la physiologie de la conscience ou psychodynamique, qui est la science des « processus » ou des « activités » psychiques. Il faut ensuite qu’il y ait encore une science générale du développement de la conscience prise en commun dans tous les êtres organiques, pour ainsi dire, une biologie générale de la conscience, qui peut garder l’ancien nom de psychologie. Si l’on accepte cette classification des sciences psychologiques, il faudra accepter aussi cette thèse que la logique, comme science spéciale des