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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XV.djvu/228

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revue philosophique

veux dire plus convaincant, la ligature des gros vaisseaux qui se rendent à la tête.

Or, dans ces différentes conditions, même lorsque la vitalité fonctionnelle du cerveau doit avoir disparu, après deux heures de toute suppression de la circulation cérébrale, les mouvements peuvent être provoqués dans les membres par l’excitation électrique du cerveau tant que la moelle reste intacte.


L’Encéphale,
Journal des maladies mentales et nerveuses. 1882, nos 2, 3, 4.

F. Luys. La folie doit-elle être considérée comme une cause de divorce ? — B. Ball. De la folie du doute. — B. Ball. Le crétin des Batignolles. — B. Ball. De la dipsomanie. — F. Luys. Contribution à l’étude de la physiologie et de la pathologie des couches optiques.

Cette revue continue de publier, sous le titre : Les aliénés peints par eux-mêmes, des écrits dus à des aliénés qui font connaître ainsi leur état intérieur et leurs sentiments.

Une observation est consacrée à la folie du doute. Le jeune homme qui rend compte de sa situation anormale termine ainsi son observation : « Je crois pouvoir me résumer en disant : personnalité complètement disparue. Il me semble que je suis mort il y a deux ans et que la chose qui subsiste ne se rappelle rien qui ait un rapport avec l’ancien moi-même… Je ne peux pas me rendre compte de ce qu’on appelle l’existence, la réalité… Est-ce que tout ce qui est autour de moi existe réellement ? que suis-je ? que sont toutes ces choses faites comme moi ? Pourquoi moi ? Qui moi ? J’existe, mais en dehors de la vie réelle, matérielle, et malgré moi, rien ne m’ayant donné la mort… Tout est mécanique chez moi et se fait inconsciemment, etc., etc. »

Une autre observation d’excitation maniaque, chez un jeune homme de trente ans, tailleur de profession, est remarquable par l’exaltation extraordinaire de la mémoire. « Quelques jours après son entrée à l’asile, le malade a écrit l’histoire tout entière du siège de Paris pendant la guerre, ainsi que celle de la Commune. Aucun fait n’y manque, les moindres détails anatomiques ou techniques ; les noms des officiers ou des soldats qui se sont distingués ou ont été tués dans telle affaires le nombre des troupes engagées dans telle autre, les forces respectives des combattants, les citations des proclamations : rien ne manque dans cet ouvrage, que l’auteur a intitulé : Mémoires d’un vrai Parisien. Or pour écrire cette histoire si précise, si exacte jusque dans ses moindres détails, le malade n’a eu en main aucun livre, aucun document. »

Deux autres observations d’alcoolisme subaigu, écrites également par les malades.

Les Archives cliniques contiennent un cas de « dédoublement de la