Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIII.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
revue philosophique

Archives de l’Anthropologie criminelle et des Sciences pénales.

.

Dirigée par : Lacassagne, Garraud, Coutagne, Bournet.
Nos 1, 2, 3, 4, 5, janvier à novembre 1886.

Lacassagne. Attentats à la pudeur sur les petites filles. L’auteur appelle l’attention des criminalistes sur un mode de viol qui est presque constant chez les petites filles de quatre à douze ans ; les violateurs avec une uniformité vraiment curieuse adoptent toujours le même procédé de coït externe ou périnéal. De plus, ce mode d’attentat ne laisse pas de traces.

Von Liszt. Répartition géographique des crimes et délits en Allemagne. Pendant que la France, depuis soixante ans environ, recueille, dans ses publications officielles, des matériaux et des documents aussi riches qu’authentiques, la statistique criminelle n’existe en Allemagne que depuis un très petit nombre d’années ; elle a été fondée par une décision du Conseil fédéral en date du 3 décembre 1881. On ne peut tirer des déductions sérieuses que d’une statistique opérant au moins sur une période quinquennale. Cependant, dès à présent, le professeur von Liszt relève ce fait intéressant que c’est l’Est de l’Allemagne qui présente le plus grand nombre de crimes et de délits ; cela tiendrait en partie à ce que c’est dans ces districts de l’Empire que se rencontrent les terres les moins habitées, les populations les plus pauvres ; le typhus y exerce périodiquement ses ravages ; c’est là qu’on trouve le plus de soldats illettrés, le moins d’inscriptions à la caisse d’épargne, le moins de médecins. Il y aurait donc lieu de relever le niveau moral de cette région de la vieille Prusse, au moyen de ce qu’on a appelé une « colonisation intérieure ».

Manouvrier. Les crânes des suppliciés. Il ne s’agit point ici d’étudier les crânes des assassins aliénés, ou des assassins imbéciles ou idiots, mais ceux des individus qu’on pourrait appeler les assassins normaux, qui tuent par exemple pour voler, et dont les caractères psychologiques principaux sont les suivants : infériorité d’instincts sociaux, brutalité, intelligence médiocre. La moyenne de la capacité cranienne est, dans ces conditions, de 1573 centimètres cubes, au lieu de 1560, moyenne des crânes normaux. Cette supériorité cranienne n’indique pas une supériorité intellectuelle, car elle se rattache peut-être à un excès de taille ou de masse du corps, excès pour lequel elle est peut-être insuffisante. Ce qui est plus important, c’est que des crânes d’assassins présentent en général les caractères morphologiques suivants faible développement frontal relatif ; faible développement de la voûte cranienne ; développement excessif des mâchoires.

A. Bertillon. De l’identification par les signalements anthropométriques. L’auteur expose la méthode, bien connue aujourd’hui, qu’il a inventée pour la reconnaissance des récidivistes qui déclarent un faux état civil. Cette méthode, fondée sur le classement des criminels d’après la mesure de la taille,