REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS
Rivista di filosofia scientifica.
E. Morselli : Sur la représentation mentale de l’espace en rapport avec le sentiment de l’effort. L’éminent expérimentateur a poursuivi sur lui-même cinq séries d’expériences faciles à vérifier. — 1re série : Reproduction sous forme réelle d’une représentation mnémonique quelconque d’espace linéaire simple. Il cherche à reproduire au tracé, les yeux fermés, une longueur déterminée, soit une longueur verticale de 1, 2, 5 centimètres, ou de 3, 7, 18 millimètres. — Résultats : Les représentations pèchent par excès ou par différence ; il existe entre elles une zone d’indifférence ou de valeur moyenne ; pas une reproduction exacte de la ligne modèle, pas deux lignes parfaitement égales ; au delà de vingt expériences, les tracés sont de plus en plus inexacts — 2e série : Reproduction sous forme réelle d’une image spatiale continue, perçue d’abord avec les yeux. — Résultats : reproduction plus voisine du type, mais jamais entièrement exacte, ce qui prouve que les images optiques contribuent très peu à notre représentation de l’espace ; les lignes de 1, 2, 5, 10, 20 centimètres sont mentalement plus précises, et graphiquement plus exactes et plus stables, par suite de l’exercice et de l’habitude, que les lignes de centimètre moyen, de 4, 7, 11, 16 centimètres ; nous nous représentons en général plus courtes les lignes plus longues que 3, 4 centimètres, et plus longues celles qui sont au-dessous de cette longueur. — 3e série : Reproduction d’une longueur linéaire arbitraire perçue au moyen des sensations musculaires et tactiles. — Résultats : la reproduction est d’autant plus exacte que l’ensemble des mouvements exécutés est plus automatique ; elle n’est pas en rapport immédiat avec l’intensité de l’attention ; les premières lignes sont un peu plus précises que les autres ; la reproduction la plus exacte est celle des tracés dirigés de haut en bas, et de gauche à droite. — 4e série : Reproduction d’une longueur linéaire réelle d’abord perçue à l’aide du tact et du mouvement (la longueur appartient comme propriété sensible à un objet détermine). — Résultats : Erreurs de reproduction plus graves et plus nombreuses, parce que cette opération exige des actes assez complexes d’abstraction et de généralisation ; il s’agit de transformer une perception réelle en une perception idéale, et d’intégrer en un concept abstrait d’espace linéaire un grand nombre de sensations tactiles, thermiques, musculaires, associées ensemble. — 5e série : Reproduction d’une longueur linéaire composée au moyen de la somme de mouvements successifs conformes. — Résultats : La reproduction d’une ligne divisée mentalement ou réellement en parties donne
