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revue des périodiques

N. Fornelli : Exposition générale des théories pédagogiques d’Herbart et de son école.

R. Benzoni : La sympathie dans la morale de l’évolutionnisme et dans le système rosminien. Pour Rosmini, comme pour Bain, la sympathie a son origine dans l’imitation. C’est une fonction de la force synthétique par laquelle l’animal unit, équilibre ses sentiments actifs avec ses sentiments passifs. Imaginant l’état heureux ou malheureux de nos semblables, nous participons soudain à son plaisir ou à sa peine. La sympathie dépend de la délicatesse de notre sensibilité et de la force de notre imagination. Spencer voit dans la sympathie une extension de l’amour de soi ; Rosmini une sensibilité pneumatique, un sentiment spécial que l’âme a d’une autre âme. Quant au développement de ce sentiment, Spencer en prévoit un raffinement indéfini, grâce à l’accroissement du plaisir dans le monde et à la diminution de la fécondité ; Rosmini admet un affaiblissement progressif de ce sentiment considéré dans sa forme sensible, par l’effet de l’attention et de la réflexion s’appliquant de plus en plus aux actes secondaires. Rosmini décrit moins bien que Spencer les origines et les premiers développements de la sympathie, qu’il n’étudie que dans les animaux supérieurs ; mais il en montre mieux les rapports avec l’intelligence. L’infériorité de Spencer apparaît dans les applications morales de la sympathie. On pourrait concilier les vues un peu systématiques de ces deux philosophes, en prenant dans les œuvres de Spencer les endroits où il donne une plus grande importance à l’intelligence. La morale inductive et la morale déductive ne sont souvent opposées qu’en apparence.

T. Ronconi : Un livre de Bonatelli contre la relativité de la connaissance. Selon Bonatelli, les théories de la relativité sont contradictoires. La connaissance étant posée comme relative, elle devient par le fait absolue. Si la chose n’est pas connue par ce qui est en elle, il n’y a pas connaissance. Vous soutenez que celle-ci consiste dans la conformité de la pensée, non avec la chose, mais avec elle-même ; vous postulez donc l’existence du sujet comme aussi celle des sens extérieurs ; vous admettez au moins gratuitement l’existence d’un cerveau. Que se passe-t-il dans la perception ? Vous éprouvez, après l’action d’un stimulus donné, une affection donnée ; mais il y a bien autre chose. L’objectivité de la chose n’est pas saisie au moyen des sens, mais au moyen de principes intellectuels qui ont une valeur universelle et absolue. Parmi ces principes, celui d’identité signifie la reconnaissance de la nécessité pour un objet d’être identique à lui-même. Il n’est pas le résultat de l’expérience, non plus que la pensée elle-même. Il y a là quelque chose qui est au delà de l’expérience. Les partisans de la relativité peuvent-ils parler de cet au-delà des phénomènes, si toute la connaissance se limite à nos phénomènes ? La connaissance de l’en soi, des substances corporelles et spirituelles, est absolue. L’auteur de l’article admet les conclusions de M. Bonatelli, tout en faisant de légères restrictions au