SOCIÉTÉ DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE
LETTRES SUR UN QUESTIONNAIRE D’HÉRÉDITÉ PSYCHOLOGIQUE[1].
Je vous adresse aujourd’hui, comme je vous l’annonçais hier par carte postale, mais plus tôt que je ne prévoyais, le petit travail dont je vous ai parlé.
Dans les questions de votre projet il m’a paru qu’on pouvait éliminer celles où la réponse serait trop difficile (elles sont peu nombreuses) et j’en ai ajouté d’autres qui m’avaient paru bonnes dans mes recherches d’il y a quelques années.
Surtout, pour plus de clarté, j’ai supposé que l’indicateur partit d’un individu pour remonter à ses ascendants ou collatéraux. Cela n’empêchera pas de suivre la ligne descendante lorsqu’on voudra analyser les réponses. Un des motifs est de ne pas attirer l’attention sur les enfants, attendu que beaucoup de caractères physiques ne sont fixés qu’à un certain âge et que les caractères moraux et intellectuels ne sont bien connus que chez des personnes déjà établies et même quelquefois âgées. Plus l’enquête portera sur des vieillards, plus elle sera précise et fructueuse. Plus elle sera faite par des gens âgés, plus aussi elle sera réfléchie et complète.
C’est dire que le choix des personnes auxquelles vous vous adresserez est une chose très importante. Il faut apprécier leur position, leur degré probable d’exactitude, leur discrétion, leur intelligence, etc. Ce sont, en général, les vieux médecins, magistrats, chefs d’industrie, instituteurs, etc., âgés, qui connaissent et ont connu le plus de familles dans trois générations et quelquefois au delà. Après bien des efforts et des recherches je n’étais arrivé (à soixante-dix-neuf ans !) qu’à trente et une personnes de moi bien connues dont j’avais connu aussi les deux parents d’une manière suffisante. Ces trente et une personnes, leurs parents et quelques-uns de leurs grands-parents formaient une centaine d’indi-
- ↑ Le questionnaire, rédigé par une Commission et discuté par la Société, est encarté dans le présent numéro.
