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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/342

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CORRESPONDANCE[1]


Mon cher Directeur,

Quoique, en principe, je m’abstienne de toute polémique, si légitime qu’elle me paraisse et quoique la lettre de M. Sorel ne renferme aucun argument scientifique, je répondrai quelques mots à sa critique pour dissiper des méprises que peut-être d’autres lecteurs partagent avec lui.

Visiblement, M. Sorel ne connaît mes recherches que par des résumés et des articles. Je ne signale nulle part comme éminemment remarquables la section d’or et la proportion harmonique, lesquelles sont d’ailleurs parfaitement ignorées des artistes contemporains. Ces proportions ne jouent aucun rôle dans les règles générales que j’ai énoncées pour les harmonies de formes. (Application de nouveaux instruments de précision à l’archéologie. Paris, E. Leroux, p. 16 et 17.)

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Je les signale comme dynamogènes, parce que c’est un fait résultant de soixante-dix-huit expériences et explicable par ces raisons d’ordre intellectuel, dont mon critique me reproche de ne pas tenir compte. Voici d’ailleurs une section d’or et une proportion harmonique que chacun pourra comparer avec d’autres proportions qui les reproduiraient légèrement faussées en plus ou en moins, et dont les termes ne seraient pas des mesures rythmiques.

Je concède à mon contradicteur que dans la sensation de la beauté il entre un nombre considérable de facteurs intellectuels, variable pour chaque individu et entraînant des modifications motrices, qu’on peut prévoir quelconques. Mais je n’ai jamais eu l’ambition d’expliquer la beauté.

J’accepte le jugement de mon critique sur Wagner, son avis sur la prépondérance des éléments intellectuels dans l’appréciation esthétique des fables de La Fontaine ; mais je considère comme fausse son explication de la beauté des cathédrales gothiques par des plaisirs d’ordre exclusivement scientifique. Je me souviens bien d’avoir admiré la

  1. La Revue publiera sans tarder un travail de M. G. Sorel, ayant pour titre « Contributions psycho-physiques à l’étude esthétique ». (Note de la Direction.)