mann. — L’auteur s’oppose résolument au criticisme kantien et à la direction positiviste et matérialiste de beaucoup de contemporains, renouvelant en grande partie les théories leibniziennes et continuant, à certains égards, la tradition de Lotze. Son livre n’est pas un traité complet de métaphysique : on peut même dire qu’il n’y traite à fond qu’un seul problème, celui de la chose en soi. Pour lui, la métaphysique est la doctrine de l’être, et l’être est la conscience de soi. La métaphysique contient les bases de la psychologie (l’être conscient), de la cosmologie (tout l’ensemble des êtres), et de la théologie (l’absolu qui comprend toutes choses). La philosophie n’est qu’une spécialisation de la métaphysique, en tant qu’elle considère les particularités de ces moi qui possèdent la représentation d’un corps (âmes) ; plus particulièrement ces moi qui ont la pleine conscience de leur égoïté (esprits). La philosophie procède du général au particulier, mais en même temps de l’inférieur au supérieur, ce qui nous rapproche de la conception aristotélique. F. Bonatelli n’admet pas sans restriction les idées de M. Bergmann. Il fait ses réserves, notamment quant à la nature de la perception, à ses relations logiques avec le jugement, à l’assimilation de l’émotion avec cette même perception, etc.
V. Poggi. Le suicide dans Platon. — Un peu obscure et diverse, en particulier dans le Phédon, la théorie est plus précise dans les Lois. La première argumentation est de caractère religieux : le suicide n’est pas licite, parce que les dieux ne le permettent pas ; c’est un devoir, quand ils en envoient la nécessité. Dans les Lois, les cas spéciaux de cette nécessité se ramènent aux trois suivants : 1o si une loi de la cité a établi la peine de mort, le condamné ne doit point s’y soustraire, mais faire au contraire de son mieux pour que la sentence ait son effet, se tuer lui-même au besoin ; 2o si quelque grave accident nous contraint à la mort, nous ne devons pas la fuir, mais nous y soumettre de plein gré ; 3o si une inévitable ignominie tombe sur quelqu’un, qu’il s’en délivre incontinent par le suicide (δικὴ, τυχὴ, αἱσχυνὴ). Une de ces nécessités est encore (les Lois) celle de commettre un sacrilège. On ne parle pas des divers passages où Platon traite en grand mépris le corps. En somme, la théorie du suicide est une conséquence logique de tout l’ensemble de la doctrine de Platon, et ses disciples qui se sont donné la mort, Speusippe, Démosthène, Cléombrote, Aristote, ont pu retenir de son enseignement une telle doctrine.
V. Benini. De l’observation psychique interne. — Règles pour parer à ses principales difficultés : 1o regarder au fait principal, à celui qui a la plus grande influence pour diriger les faits psychiques qui forment un état psychique déterminé ; 2o trouver la gradation des faits principaux découverts dans les diverses séries psychiques ; 3o tenir compte des circonstances physiologiques et psychiques dans lesquelles se produisent les faits psychiques ; 4o déterminer le rapport des faits principaux avec les faits secondaires et surtout avec les plus petites valeurs