Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


SOCIÉTÉ DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE


PROJET DE QUESTIONNAIRE PSYCHO-PHYSIQUE[1]


J’ai l’honneur de soumettre à la Société un questionnaire concernant quelques phénomènes psycho-physiques, questionnaire sur lequel je la prie de vouloir bien me donner son appréciation et ses observations.

L’idée de ce questionnaire m’a été suggérée par les travaux de M. Charles Henry, travaux que je supposerai connus de tous les membres de la Société, puisque l’auteur les a dernièrement résumés dans un article de la Revue philosophique (n° d’octobre 1889). Je n’ai certes pas l’intention de discuter la valeur et la portée de ces travaux, mais comme leur fondement, qui ne repose que sur un petit nombre d’expériences, est assurément très discutable, il serait intéressant d’interroger le plus grand nombre possible de personnes sur le sens de certaines réactions très simples qui servent de base aux développements de M. Charles Henry. On apprendrait de cette façon si les réactions que cet auteur considère comme normales sont en effet celles du plus grand nombre, et si leurs modifications sont corrélatives de quelques autres anomalies grossières, facilement appréciables, qui en seraient l’explication naturelle.

Je me propose donc de faire porter la petite enquête en question sur l’impression comparée que produisent des angles qualifiés rythmiques et non rythmiques par M. Charles Henry. Les angles rythmiques sont, d’après cet auteur, ceux qui correspondent aux côtés des polygones inscriptibles dans le cercle par le compas, et ces deux éléments, angles et côtés rythmiques, seraient les formes auxquelles on pourrait toujours réduire la traduction schématique, sur le cercle, de toutes les sensations agréables et esthétiques.

À un autre point de vue, M. Charles Henry attache une grande importance à la direction des représentations de nos sensations et de nos mouvements, se fondant sur le caractère dynamogénique, et par suite agréable, de certaines directions simples ou combinées, caractère qui semble résulter de quelques expériences faites par M. Féré. L’enquête devra donc porter également sur l’impression produite par la

  1. Communication faite dans la séance du 24 novembre, présidence de M. Charcot.