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société de psychologie physiologique

nous n’avons pas explorée encore. Il sera aussi très intéressant de voir l’influence des diverses conditions physiologiques ou psychiques sur cette sensibilité.

Nos recherches ont porte aussi sur l’action que le chloral et le chloroforme exercent sur l’acte respiratoire volontaire.

On sait qu’à une certaine dose le chloral abolit absolument les actes volontaires, les phénomènes de conscience et les actes réflexes ; cependant la respiration continue alors, très régulière et très rythmique : elle est faible, mais suffisante à l’échange chimique très peu intense qui se fait alors dans les tissus. En un mot, l’animal cesse d’avoir une respiration de luxe et ne garde que sa ventilation nécessaire.

Que devient cette respiration automatique, si l’on interpose à l’expiration et à l’inspiration une colonne de mercure d’une certaine hauteur ? Eh bien, l’inspiration peut continuer : mais l’expiration est très profondément modifiée, si bien qu’un chien chloralisé ne peut expirer dès que la hauteur du mercure atteint seulement un centimètre.

Il se fait donc là une dissociation intéressante des phénomènes volontaires et des phénomènes automatiques. La volonté est paralysée par le chloral : mais l’automatisme du bulbe persiste ; alors l’inspiration, qui est automatique, n’est pas modifiée, tandis que l’expiration qui est volontaire, quand il y a une résistance extérieure, est supprimée par le chloral. Si un animal chloralisé expire, c’est à cause de l’élasticité pulmonaire ; mais aucun effort volontaire ne peut intervenir, de sorte qu’il suffit d’une faible pression pour empêcher l’expiration et amener l’asphyxie. Au contraire l’inspiration, qui est d’origine automatique, n’est pas modifiée par le chloral.

P. Langlois et Ch. Richet.

Nous recevons le programme d’une nouvelle revue de psychologie : Die Zeitschrift für Psychologie und Physiologie der Sinnesorgane, qui doit paraître vers la fin d’avril (L. Voss, Hambourg et Leipzig), sous la direction de MM. Ebbinghaus et König et avec la collaboration d’Aubert, Exner, Helmholtz, Hering, Kries, Lipps, G.-E. Müller, Preyer et Stumpf. Nous reviendrons sur ce périodique quand le premier fascicule aura été publié.

Nous recevons le premier numéro d’un nouveau périodique italien : La Filosofia, rassegna siciliana, publié à Palerme sous la direction de M. S. Corleo.