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LA PERCEPTION DES LONGUEURS ET DES NOMBRES

CHEZ QUELQUES PETITS ENFANTS


Je résume ici les premiers résultats d’une série de recherches que je poursuis en ce moment sur les phénomènes de perception chez les petits enfants. Je me suis proposé d’étudier les deux questions suivantes :

1o La perception des longueurs ;

2o La perception des nombres.

Mes recherches ont porté uniquement sur les deux petites sœurs dont j’ai parlé précédemment, et qui sont pour ainsi dire constamment sous mes veux. L’aînée a quatre ans ; la seconde deux ans et demi ; l’une est calme, concentrée, réfléchie ; elle prête une assez grande attention aux expériences, quand elle est bien disposée ; la seconde est plus gaie, plus turbulente, plus étourdie, et il faut une patience très grande pour pouvoir faire sur elle des observations suivies. Nous avons ainsi pour notre étude deux types d’enfant bien différents.

1o Perception des longueurs.

Voici comment l’expérience est disposée : je trace à l’encre sur une grande feuille blanche deux lignes droites, placées en regard, et séparées par un intervalle de un à deux centimètres.

Il existe entre ces deux longueurs un rapport bien déterminé, soit le rapport de 24/40 ou 3/5. L’enfant à qui je montre ces deux lignes est prié d’indiquer quelle est celle qui lui paraît la plus longue, ou quelle est celle qui lui paraît la plus courte. Si l’on se sert seulement de deux longueurs, l’exactitude de la réponse de l’enfant peut tenir au hasard ; il faut donc avoir le soin de tracer sur le même carton, un peu au-dessous, deux autres lignes égales, et encore au-dessous, deux nouvelles lignes égales, en ayant soin de ne pas disposer toutes les lignes plus longues du même côté, ce qui