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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS



F. Zœllner : — Principien einer Elektrodynamischen Theorie der materie.Principes d’une théorie électrodynamique de la matière. Tome Ier, 1re  partie ; in-4o. Leipzig, 1876.

I. À mesure que les sciences expérimentales se développent, on aperçoit entre les lois naturelles des liaisons de plus en plus intimes et multipliées. Des phénomènes classés d’abord sous des rubriques très-différentes, dans des compartiments éloignés de la science officielle, deviennent intelligibles les uns par les autres, et se trouvent définitivement rangés sous l’empire d’une seule loi et d’une même formule analytique. C’est ainsi que l’optique, après avoir longtemps formé un corps de science, avec ses hypothèses propres et ses méthodes particulières, a dû emprunter à l’acoustique, les véritables bases sur lesquelles elle repose aujourd’hui, avec la science de la chaleur qu’elle a englobée. Ainsi la chaleur elle-même est devenue un chapitre spécial de la mécanique ; et l’électricité, après avoir absorbé le magnétisme comme un simple cas particulier, finira peut-être par s’identifier avec la science de la gravitation universelle, qui n’est autre que celle de la pesanteur.

Mais cette synthèse dont le besoin se fait universellement sentir, ne se dégage pas partout d’une manière également nette, et il reste çà et là bien des obscurités et des lacunes. C’est surtout dans la science de l’électricité, qui se relie de si près, non-seulement aux autres branches de la physique, mais encore à la chimie et à la physiologie, que la nécessité d’un lien commun, plutôt pressenti que distinctement aperçu, s’impose à tous ceux qui ne se désintéressent pas de la philosophie naturelle.

Nous avons été témoins, dans ces dernières années, de bien des essais tentés pour réunir en faisceau l’ensemble des données que nous possédons. Mais quand on lit attentivement les écrits de Edlund[1],

  1. Edlund. — Voir dans les Annales de Poggendorff les divers mémoires de l’auteur.