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périodiques.Philosophische Monatshefte.

entre ces deux thèses contraires, le mécanisme et l’organisme. Ils se sont surtout placés au point de vue du Darwinisme et veulent expliquer par lui d’une manière générale la finalité. L’auteur expose les opinions de Czolbe, Jager, Wiegand, du Prel, et montre comment ils appliquent la loi de sélection à l’univers tout entier. Pour du Prel, la formule de Darwin exprime une loi générale de la nature. « La finalité est une balance de forces contraires, produite par des lois naturelles. » L’auteur s’attache surtout aux théories cosmologiques de Zœllner dont le livre Sur la nature des comètes est une des pièces importantes de ce procès. Entre autres questions, Zœllner a discuté celle de l’infinité de l’espace, qui joue nécessairement un grand rôle en cosmologie et a introduit un élément nouveau : les considérations de la géométrie imaginaire sur l’espace à n dimensions. — L’auteur regrette en terminant de ne pouvoir étudier la cosmologie d’Herbert Spencer et de Dühring. Mais son article offre un grand intérêt comme résumé actuel de la question, notamment en ce qui concerne la finalité.

Notice nécrologique sur H. de Leonhardi, prof. à l’Univ. de Prague, disciple de Krause. Ce dernier philosophe qui est bien peu connu chez nous, a eu la singulière fortune de régner en maître sur l’Espagne contemporaine, où toute éducation philosophique s’achève par l’étude approfondie de ses œuvre.

Arthur Schopenhauer : essai par D. José del Perojo (Madrid, 1875). L’auteur insiste sur le caractère pessimiste de la métaphysique actuelle en Allemagne et en recherche les causes.

Wiegand. Résumé des travaux critiques et philologiques sur Les lettres attribuées à Platon.

La Philosophie dans l’Amérique du Nord, d’après Noah Porter. Elle s’est appliquée surtout à la morale, à la politique et à la théologie. Le premier et peut-être le plus grand des philosophes américains est Jonathan Edwards, 1703-1758. Il s’est efforcé d’accorder la religion calviniste avec la raison. Son principal ouvrage est un Traité de la volonté. En morale, il se rattachait à Hutcheson.

ANALYSES ET COMPTES-RENDUS

Zimmermann. Kant und die positive Philosophie. Vienne, 1874. — La racine commune du positivisme et du criticisme, c’est la philosophie empirique d’Angleterre, Comte se rattachant surtout à Bacon et Hobbes, Kant à Locke, Berkeley et Hume. — Voici les différences : 1o le positivisme est « un réalisme naïf » qui admet comme extérieures les données de l’expérience sensible, sans les soumettre à une critique préalable ; 2o tandis que Comte étudie la métamorphose logique des sciences, suivant la loi des trois états, Kant recherche l’élément à priori de chaque science. — L’auteur compare les deux systèmes de classification, les doctrines de Kant et de Comte sur la sociologie. Il