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§ 4. — Le Vedânta-sâra.

Ce traité, dont le titre signifie l’Essence du Vedânta, est le plus répandu, on pourrait dire même le plus populaire, de tous ceux que les Indous ont consacré à l’exposé du système védântique. Il doit sans doute cette fortune aux qualités qui le distinguent ; il est en effet très-concis, très-précis et très-méthodique. Il est douteux même que, sans l’aide d’un ouvrage de ce genre, les Européens fussent arrivés aussi vite que le témoigne l’analyse du Vedânta par Colebrooke, à former une idée bien nette d’une théorie dont la singularité le dispute à l’abstraction, et qu’il eût été aussi difficile de résumer d’après les controverses des polémistes et les commentaires des scoliastes que d’élucider au moyen des déductions quasi-algébriques des Sûtras de Bâdarâyana. Le Vedânta-sâra nous présente d’une manière pour ainsi dire synoptique les principes, l’enchaînement, les moyens et la fin des doctrines du Vedânta à l’époque de leur achèvement complet ; et ce traité a toutes les qualités requises pour servir de but à un exposé historique de ces doctrines, au même titre que les anciennes Upanishads sont faites pour lui tenir lieu de point de départ.

Le Vedânta-sâra est l’œuvre de Sadânanda-Yogîndra qui vivait, à ce qu’on présume, vers le xe siècle de notre ère. Quant aux éditions et aux traductions qui en ont été publiées, elles sont nombreuses. Nous citerons :

L’édition princeps, de Calcutta, 1828 ; avec le commentaire de Râma-Krishna-Tirtha ;

Celle publiée à Munich, en 1835, par O. Franck, accompagnée de la traduction allemande ;

La traduction anglaise du Dr  Röer qui parut en 1845 dans le Journal de la Société asiatique du Bengale ;

L’édition du texte, accompagné d’une traduction anglaise, publiée à Allahabad, en 1851, par M. Ballantyne ;

L’édition de Benfey dans sa Chrestomathie, Leipzig, 1853 ;

Enfin, la traduction allemande de Poley, Vienne, 1870.

Paul Regnaud.