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Hoffmann passe en revue les divers articles contenus dans le second volume des Essais si estimés de Zeller, en insistant naturellement sur ceux dont l’objet est plus particulièrement philosophique. — Il reproche à l’étude sur « L’essence de la religion » de n’admettre qu’une seule preuve de l’existence de Dieu, la preuve cosmologique. — L’article sur « Lessing comme théologien » méconnaît que Lessing est bien plus le disciple de Leibniz que celui de Spinoza. Hoffmann ouvre ici une parenthèse, pour déclarer que Leibniz doit être, à ses yeux, le vrai maître de l’avenir ; et que la publication complète de ses œuvres lui rendra le premier rang, qui lui a été ravi au profit de Kant, parmi les maîtres delà pensée moderne. Hoffmann revient sur la même idée, en parlant du chapitre capital du livre, l’étude « Sur l’importance et l’objet de la théorie de la connaissance ». Zeller recommande, dans la crise où se débat la philosophie contemporaine, le retour à l’étude approfondie et, sans doute aussi, au libre développement de la doctrine kantienne. Pourquoi, réplique Hoffmann, ne pas en revenir plutôt à Leibniz, qui d’ailleurs est plus voisin de Kant qu’on ne croit ?

Frédéric de Baerendach : Prolégomènes à une philosophie anthropologique (Leipzig, Barth, 1879).

Baerenbach condamne impitoyablement tous ceux qui refusent de voir dans la Critique de Kant le dernier mot de la vérité philosophique. Il ne veut pas qu’on y touche, soit pour l’améliorer, soit pour l’étendre.

Lazarus : Esprit et langage (Berlin, Dümmler, 1878). Analyse par Gustav Glogau.

Nouvelle édition, considérablement augmentée, d’un chapitre du grand ouvrage de Lazarus : La vie de l’âme (1855). Le livre se divise en cinq chapitres : 1° l’action réciproque de l’âme et du corps ; 2° l’origine du langage ; 3° comment le langage s’apprend et se développe ; 4° influence du langage sur l’esprit ; 5° rapport du langage et de la pensée. L’étendue du savoir, l’originalité des aperçus recommandent également ces diverses études. Glogau termine par l’exposé des quelques dissidences qui séparent aujourd’hui Lazarus et Steenthal, au sujet de la méthode et du but de la psychologie : le premier veut qu’elle se borne à décrire les processus psychiques ; l’autre, qu’elle en découvre la genèse.

Richard Avenarius : La philosophie comme explication du monde conformément aux principes de la moindre dépense de force (Leipzig, Fuess, 1876). Analyse par Jean Rehmke.

L’idée de ce livre n’est pas originale. L’auteur ne fait que développer une pensée de Zœllner dans son écrit « Sur les comètes ». Où trouver, d’ailleurs, une mesure pour apprécier la dépense de force qu’exige l’étude d’une doctrine philosophique ? On a la mesure des processus physiologiques dans la chaleur. Où chercher celle des processus intellectuels ? Prendra-t-on, comme semble le demander Zœllner, la peine et le plaisir ? quoi de moins mathématique ? La durée de ces processus, le temps, ne se prêterait pas à des appréciations plus certaines. —