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NOTES ET DOCUMENTS

DE L’INFLUENCE DES MOUVEMENTS

SUR LES SENSATIONS[1]



Quoique les faits que je vais résumer aient été déjà, au moins en partie, exposés par divers auteurs, il ne sera peut-être pas inutile de les traiter ici sommaire ment, pour faire suite aux différents travaux entrepris sur le rôle psychologique des mouvements.

À chacun des organes sensitifs de l’homme ou des animaux se trouve annexé un appareil musculaire. Il n’y a pas seulement une rétine pour recevoir les excitations visuelles, une expansion du nerf acoustique pour être ébranlée par les ondes sonores, etc. ; mais encore il existe, à côté de ces membranes sensibles, toute une série de muscles qui servent à rendre plus précise l’excitation extérieure.

Ainsi, dès qu’une excitation lumineuse vient frapper la rétine, il y a une contraction (ou une dilatation) de l’iris ; il y a un mouvement du muscle ciliaire, qui détermine l’adaptation de l’œil à la distance de l’objet lumineux (accommodation) ; il y a aussi des mouvements associés des muscles de l’œil, pour que l’objet extérieur se trouve sur l’axe visuel de chacun des deux globes oculaires. Quelquefois même il y a des mouvements de toute la tête, pour que les deux yeux puissent se tourner facilement vers la chose qu’on regarde.

À la rigueur, on pourrait concevoir une lumière très éclatante ébranlant la rétine sans qu’il y eût aucun mouvement, soit de la tête, soit des muscles de l’œil, soit même des muscles ciliaires et de l’iris. Certains individus par exemple ont l’iris et le muscle ciliaire

  1. Voyez la Revue philosophique, t. VIII, 1879, p. 570 et 671.