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périodiques.Vierteljahrsschrift.

était, comme Descartes, partisan résolu du mécanisme universel ; mais, tandis que le philosophe français maintenait une exception en faveur de la liberté de l’âme, Hobbes n’hésite pas à étendre le principe à la psychologie tout entière. « Toute action, dit-il, est un mouvement local dans Pagent ; toute passion, un mouvement local dans le patient. » Les rapports qu’il eut avec Descartes par l’intermédiaire de Mersenne ne firent que rendre plus sensible l’opposition de ses vues et de celles du philosophe français. On aurait tort néanmoins de faire pour cela de Hobbes un représentant du matérialisme. Il est, comme Descartes, adversaire de l’atomisme. Mais surtout, par son relativisme très décidé, il est l’adversaire de toute doctrine métaphysique sur l’essence des choses.

Schmitz-Dumont : Sur la question de l’espace. Nous nous bornons à reproduire la conclusion de cette étude : « Répétons, pour prévenir tout malentendu, que tout ce que nous avons dit n’est point dirigé contre la valeur de l’analyse mathématique à laquelle a été soumis un concept légitime en arithmétique. On n’a eu que le tort de désigner ces recherches sous le nom d’études sur l’espace à n dimensions. Si elles sont sans application au concept de l’espace, elles peuvent trouver leur usage dans la mécanique moléculaire, non sans doute dans la sphère de ce qu’on appelle l’infiniment petit, où, selon la vraisemblance métaphysique, d’autres lois dominent, mais dans la région des quantités finies, bien qu’inaccessibles à la prise du toucher, et dans l’espace à trois dimensions, que reconnaît le sens commun. »

A. Spir : Les trois problèmes fondamentaux de l’idéalisme (2e article : De la différence entre la nature normale et empirique des choses). L’auteur cherche à établir les conclusions suivantes : 1° Un objet normal, c’est-à-dire un objet qui possède une essence propre et est vraiment identique avec lui-même, doit être conçu comme simple et absolu, et indépendant dans sa nature intime des autres choses. Un tel objet normal, simple, identique avec lui-même est sans commencement, sans fin, immuable, en dehors du temps, 2° Les objets empiriques, au contraire, ne sont que des composés (de phénomènes), absolument dépendants, et à chaque moment renouvelés par des causes. Leur apparente continuité est en réalité un renouvellement perpétuel. — Entre l’être et le devenir, l’absolu ou le normal et le relatif ou l’anormal, on ne peut concevoir d’autre rapport que celui que Kant établit entre la chose en soi et le phénomène. Le second ne peut être considéré comme la modification, comme l’effet, comme une fonction quelconque du premier. « Le normal et l’anormal sont intérieurement opposés l’un à l’autre. Si l’on donne à l’élément anormal de la réalité le nom de phénomène (Erscheinung), on veut seulement marquer par là qu’il n’est pas quelque chose d’indépendant, d’absolu, mais une manifestation, sans doute incompréhensible, de l’absolu, qui, loin de nous en révéler, nous en dissimule bien plutôt l’essence. » Spir renvoie pour le développement de ses idées à son livre sur La pensée et la réalité (Denken und Wirklichkeit).