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exception, ils mêlent deux choses : l’idée de loi empruntée aux sciences naturelles et l’idée d’exception dérivée de l’ancienne grammaire. — On a transporté le concept de loi dans le domaine psychologique en partant d’hypothèses (Herbart) ; mais il est clair qu’on ne peut trouver en psychologie que des lois empiriques, comme l’a très bien montré Stuart Mill (ex. la loi d’association). Ce qui donne aux lois psychologiques un caractère d’indétermination, c’est le grand nombre de conditions requises, et, de plus, ce fait que la prépondérance de certaines conditions met à néant les autres (ex. si une association a lieu par ressemblance, toutes les autres lois sont sans action). — Dans le domaine de la linguistique, il ne peut y avoir de même que des lois empiriques et soumises à des exceptions, parce que le langage a un caractère psychophysique qui le fait rentrer dans le cadre des phénomènes psychiques ordinaires. Ainsi, on parle beaucoup des formations par analogie ; mais l’analogie est un procédé de l’esprit dont les conditions sont toujours difficiles à trouver. Pour nier les exceptions, il faudrait pouvoir déterminer toutes les conditions des phénomènes suivants : déplacements phonétiques, formation par analogie, accent, mélange dialectal et autres faits ou facteurs encore inconnus.

P. Starke. La mesure de l’intensité des sons. Ce problème n’est pas moins important pour la psychophysique que pour la physique. Cette dernière, s’appuyant sur des considérations théoriques, admet que l’intensité du son est proportionnelle à la force vive employée à produire le son. Vierordt a contesté cette formule et soutient que si l’on considère l’intensité comme fonction de la hauteur (d’où tombe une bille sur un plateau mobile), la proportionnalité se rapprocherait plutôt de la racine carrée de cette hauteur. L’auteur a fait sur ce point quatre groupes d’expériences avec une boule de plomb, d’autres avec une boule d’acier, placées à des hauteurs variables, et il arrive aux conclusions suivantes : 1o l’intensité du son est proportionnelle à la force vive ; 2o sous ce rapport, la loi de Weber est valable dans les limites de l’expérience.

Selver. Développement de la monadologie de Leibniz jusqu’en 1695. Influence de la scolastique et de l’atomisme de Démocrite et Gassendi. Recherche d’une preuve de l’existence de Dieu du point de vue de l’atomisme. La méthode mathématique de Descartes. Sur le principe du mouvement. Influence de la physique cartésienne. La continuité et la théorie de l’infini.

Mac Keen Cattell. Recherches psychométriques.

Dans une perception il faut distinguer le temps nécessaire : 1o pour que l’excitation agisse sur l’appareil périphérique ; 2o pour la transmission par les nerfs jusqu’au cerveau ; 3o pour les changements cérébraux consécutifs ; 4o pour la réaction motrice. En dehors du temps nécessaire pour les processus cérébraux, il n’y en a pas qui soit requis pour une sensation ou une perception (prise en elle-même). Les changements chimiques produits dans une batterie électrique prennent du