Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXII, 1886.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
revue philosophique

Qu’importe, ajoute l’auteur, que les anciens médecins aient vu autrement ? La nature demeure, et ce n’est point pour se conformer à leurs dogmes qu’elle changera : su dicho no forzó à la naturaleza á que fuesse aquello que dixeron, antes ella se quedó, y está en lo que fué, y es ; y su dicho no la mudó, antes sus dichos se mudarán. Le propre du cerveau, qui est, avec la moelle, la racine de la vie, est de prendre et de donner, que es tomar y dar ; et tant qu’il fonctionne normalement avec la pie-mère pour distribuer le suc, le chyle, la substance vitale, c’est la santé. C’est de cette source que dérive la vie d’où l’on voit quelle est la cause des maladies. Si l’écoulement de l’humide radical, à la suite d’un grand chagrin, est considérable, il peut causer la mort subite, en éteignant la chaleur de l’estomac. De quelque manière qu’on veuille interpréter cette curieuse théorie, on est obligé de reconnaître qu’elle subordonne la nutrition à l’innervation. Le liquide froid qui tombe du cerveau éteint également le calorique du cœur, sufoca y apaga el calor nativo del corazon y estómago. C’est la réaction de l’âme, faisant effort pour rejeter au loin les images déplaisantes que lui apportent les sens, qui provoque cette perte de substance, par l’entremise de la pie-mère, qui est comme le bras droit du cerveau : esto hace el ánima con el movimiento de la pia madre, que es la mano del únima. C’est à cet écoulement excessif du liquide cérébral, à la suite d’un accident quelconque, par exemple, d’un coup d’air sur la nuque, qu’est attribuée la perte subite de la mémoire, par cette singulière femme qu’on pourrait croire animiste. L’humidité du cerveau, en s’écoulant, entraîne les images que conservait la mémoire, fué que se les cayó y corrió la humidad del celebro, y con ella todas aquellas especies que en ella estaban situadas. Voilà une psychologie on ne peut plus physiologique et un chapitre tout neuf de l’histoire des maladies de la mémoire.

Après un tableau très brillant des bons effets de l’espérance, vient un remarquable éloge de la tempérance, soutien de la santé et de la vie, panacée de tous les maux de l’homme, tant spirituels que corporels. C’est elle qui doit régler tous les exercices, le sommeil et la veille, les sentiments, les émotions, les passions, qui agissent toutes plus ou moins sur le cerveau. La tempérance est propre à l’homme et lui seul peut jouir de ses bienfaits, car elle dérive de l’entendement et de la volonté. C’est une grande dame qui a placé son trône assez bas pour être à la portée de tous, esta gran señora, la qual puso su silla en lugar bajo, para que todos la pudiessen alcanzar. Esclaves de leurs appétits, les animaux s’y livrent sans réagir, faute de pouvoir délibérer. L’homme étant un être sociable,