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s’attache à montrer, par une analyse très minutieuse, toutes les difficultés de cette étude. Il y a à distinguer d’abord les faits, ensuite les inductions. Les inductions elles-mêmes sont de deux sortes : 1o objectives, celles qui concernent la nature, la cause, l’origine de certaines habitudes des formes d’activité ; 2o subjectives (ou mieux, suivant l’expression de Clifford, éjectives), celles qui concernent les sentiments, motifs, etc., qui servent de base aux actes. Ce sont naturellement les inductions de ce dernier genre qui sont le plus suspectes. L’auteur en donne quelques exemples. Il est donc désirable d’éliminer autant que possible l’élément éjectif. L’étude de l’intelligence animale est à peine sortie de la période métaphysique, malgré les travaux importants publiés sur ce sujet dans ces derniers temps.

Fullerton. Concevabilité et infini. — L’infini n’est pas connu par une synthèse successive de parties, c’est-à-dire en épuisant une quantité : ce n’est pas une notion quantitative, mais qualitative. Ce mot ne dénote pas une quantité, mais le rapport à une quantité. Cette question : Pouvons-nous concevoir une ligne infinie, est simplement un cas de cette question plus complexe : Comment est-il possible de concevoir une notion générale ? — Sur ce point, trois opinions bien connues : 1o réaliste, qui est à peu près abandonnée ; 2o conceptualiste ; 3o nominaliste.

L’auteur expose et examine la doctrine de quatre nominalistes bien connus Berkeley, Hume, Stuart Mill et Bain. Il conclut qu’il nous est parfaitement possible de concevoir une ligne infinie : elle ne peut certainement pas être connue comme quantité, comme formant un tout ; tout objet vu ou imaginé a nécessairement des limites ; mais il ne s’ensuit pas que je ne puisse appeler une ligne particulière infinie, pourvu que je ne la conçoive pas sous les conditions de la quantité.

H. Sidgwick. La méthode historique. — Cette méthode n’a pas lieu de s’introduire dans les sciences mathématiques. Quand nous considérons l’univers comme fait concret particulier, elle joue un certain rôle, mais subordonné. Quant aux sciences de la vie organique, il suffit de rappeler l’importance capitale de la théorie darwinienne pour juger de l’influence de cette méthode. Controverse entre la psychologie introspective et la psychologie historique que l’on pourrait appeler aussi psychogonie. Mais c’est surtout dans la morale, la politique et la théologie que cette méthode s’est introduite de nos jours, où elle tend à s’associer à un scepticisme général, quant à la nature des doctrines étudiées.

Mac Keen Catell publie sous ce titre : Temps requis par les opérations cérébrales, le travail publié dans les Philosophische Studien » que nous avons analysé (juillet 1886, p. 109).

B. Benn dans un court article : Habitude et progrés, critique une théorie de Sumner Maine qui soutient que le progrès, loin d’être une loi de l’histoire, n’est qu’un phénomène local et temporaire.

Bradley. Y a-t-il une activité spéciale de l’attention ? — Est-elle un élément original ? Y a-t-il une fonction spécifique de l’attention ? Le