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société de psychologie physiologique

10 décembre, 4 h. 20… Échec.

11 décembre, 3 h. 15… Succès. Trouvée endormie à 4 heures. On l’a vue éveillée à 3 h. 15.

13 novembre, 4 h. 5… Succès… Trouvée endormie à 4 h. 25… La bonne l’avait vue éveillée encore à 4 heures et quelques minutes après.

14, 18, 21 et 22 décembre. 4 échecs.

23 décembre, 3 heures. Succès. Trouvée endormie à 3 h. 40.

25 décembre, 3 h. 15. L’expérience est très intéressante. C’était le jour de Noël, et personne, ni elle, ni M. Janet, ne songeait à l’expérience. Pendant qu’elle se promenait avec une amie sur la jetée, elle est prise subitement, à 3 h. 20, d’une forte migraine, et aussitôt elle rentre presque en courant chez elle pour s’endormir. M. Janet avait fait l’expérience à l’improviste à 3 h. 15.

Ainsi, sur 35 essais, il y a eu 19 échecs et 16 succès. Sur ces 16 succès, pas une seule fois il n’y a eu avance : il y a eu toujours retard.

Il faut ajouter que pendant cette époque elle n’a eu que 4 fois des sommeils spontanés qui se sont produits dans la journée.

Appendice II.

Depuis que cette notice a été rédigée, j’ai pu faire sur Léonie d’une part, et d’autre part sur une autre personne que j’appellerai Léontine, d’autres expériences.

Léonie est revenue à Paris du 17 décembre 1887 au 25 janvier 1888. Je ne lui ai donné absolument aucune indication sur mes intentions relativement au sommeil à distance, et je m’abstenais même de l’interroger.

Ma première tentative a été le 2 janvier, de 10 h. 21 à 10 h. 38. Nul effet appréciable.

Ma seconde expérience a été faite le 12 janvier, de 8 h. 58 (mat.) à 9 h. 8. Je vois Léonie à 6 h. Elle me dit spontanément que dans la matinée elle s’est sentie tout étourdie, et qu’elle a été porter une lettre à la poste pour se défaire. Comme je ne veux pas lui donner d’indication, je n’ose pas l’interroger sur l’heure. Je sais seulement qu’elle est sortie vers 10 heures.

Ma troisième expérience est du 15 janvier. J’essaye d’agir de 4 h. 58 à 5 h. 25. Quand j’arrive, à 5 h. 25, je la trouve dans un état spécial, différent de l’état de veille. Elle me parle hardiment, contrairement à toutes ses habitudes, et pendant que je lui réponds, elle tombe en état de somnambulisme, sans que je fasse de passes, au bout de moins d’une minute. Réveillée, elle n’a conservé aucun souvenir. Elle me dit qu’elle a mal à l’estomac depuis une heure. C’est parce que vous pensiez à moi depuis une heure (c’est à 4 h. 25 exactement que je me suis résolu à agir sur elle, et c’est à 4 h. 58 que j’ai commencé l’effort de volonté) ; mais pour ne pas lui donner d’indications involontaires, je ne veux pas l’interroger sur l’heure exacte à laquelle j’ai agi.

La quatrième expérience est du 18 janvier. Echec ; mon effort d’action