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revue des périodiques


Rassegna critica.

(Giugno-Dicembre 1887.)

F. De Dominicis. Les caractères et les tendances du monisme en Italie. — Le positivisme italien a le mérite d’avoir bien entendu le lien nécessaire entre le comtisme et le kantisme, et entre le monisme et le positivisme. Il part d’un point de vue expérimental et critique en même temps. Il supprime la dualité de nature entre l’inconnu mystérieux, l’incogniscible, et la réalité connue. Il explique la matière et l’esprit comme le produit naturel de la transformation de l’énergie, de la même énergie. Il a élevé l’évolution du fait à l’idée ; il distingue nettement la métaphysique, concevant la philosophie, non comme l’unité extérieure dans les connaissances, mais comme l’élaboration de l’unité dans la connaissance, subordonnée mais supérieure aux sciences. L’évolution, pour lui, n’est pas générale, mais universelle ; modale, mais réelle ; casuelle, mais nécessaire ; ce n’est pas le monisme dans le phénoménisme objectivé, mais dans l’être. Dans le champ des spéculations sociologiques et morales, pour les positivistes italiens, l’interprétation du processus évolutif dépasse l’empirique signification du phénomène, tout en partant du phénomène. Pas d’opposition entre l’utile et l’idéalité sociale.

G. Cesca. La suggestion hypnotique, d’après Morselli, Beaunis, Bernhein, Binet, Féré, Haidenhain, Schneider, Espinas, Richet, Delbœuf, Pierre Janet, Bourru, Burot.

G. Bovio. La philosophie et la question coloniale.

A. Torre. La civilisation et les races humaines. — La colonie moderne accomplit le travail de deux civilisations : elle rend possible la transformation humaine des races, et elle en rend possible l’évolution sociale, avec l’émancipation. La colonie, sous tous ses aspects, est un droit de la race la meilleure. La barbarie n’a pas de droit, parce qu’elle n’a pas liberté et justice, mais autorité arbitraire (despotisme, esclavage, etc.), c’est-à-dire la première forme unitaire des organismes, que tous les barbares n’ont pas même encore atteinte. L’essence de leur société est donc la négation du droit.

G. Cesca. L’aperception. — Elle est pour Tetens et Kant l’activité psychique qui unit synthétiquement les représentations dans l’unité de la conscience ; l’école herbartienne, la retenant comme assimilation des représentations, y voit seulement l’effet de la réaction des anciennes représentations contre les nouvelles ; Wundt l’assimile à l’attention et en fait un acte volontaire. La théorie de Tetens et de Kant est la vraie : la perception est une activité psychique particulière qui assimile et ordonne les représentations, et par là rend possibles leur conscience et leur connaissance. Bien que mieux étudiée en Allemagne, où elle a reçu le nom d’aperception, l’activité assimilatrice fut comprise aussi par la