Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVI, 1888.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
ANALYSES.wundt. Physiologische Psychologie.

différentielle relative, en allant des sons bas aux sons élevés, croît d’abord rapidement et ensuite plus lentement, pendant que la sensibilité différentielle absolue croît d’abord, puis, dans les hauteurs moyennes, reste presque absolument constante, pour diminuer enfin dans les sons élevés.

Quant aux sensations lumineuses, le noir, essaye de prouver W., est dû à une irritation interne et permanente de la rétine ; par conséquent il accompagne toutes les autres excitations de la rétine et persiste après qu’elles ont disparu (465, 494). Il relève ce fait que la cécité totale pour les couleurs peut exister sans qu’il y ait affaiblissement de l’acuité de la vue, ce qui vient à l’appui de cette théorie que la sensation de clarté et celle de couleur sont liées à des substrata différents[1].

Sensations composées tactiles et musculaires[2]. — W. signale l’application à la question des localisations tactiles de la méthode qu’on a appelée des équivalents. Elle consiste à trouver en un point de la peau, en y appliquant deux pointes, une distance de ces pointes qui paraisse égale à une autre déterminée. Avec une distance croissante, les rapports d’équivalence semblent en général se rapprocher de l’unité.

Sensations composées auditives. — W. ici modifie considérablement sa théorie primitive et consacre un paragraphe spécial à la consonance et l’harmonie. — Une remarque de détail intéressante est la suivante : l’unité de son ne tient pas seulement, comme on le croit généralement, dans un son considéré comme simple, à la force plus grande du son fondamental, car, en renforçant les harmoniques, en les rendant aussi intenses, et même quelques-uns plus, que le son fondamental, le caractère d’unité du son ne disparaît pas. La condition, dit W., de la production de la représentation de l’unité de son, c’est donc simplement que, dans une série de hauteurs dont les nombres de vibrations correspondent à la série des nombres entiers simples, le son fondamental correspondant au nombre de vibrations I ait une intensité suffisante (54). — À l’égard de la consonance et de la dissonance, W., dans les éditions précédentes, ramenait, comme Helmholtz, la dissonance exclusivement aux battements ; en même temps il réunissait, sous le concept d’harmonie, tous les rapports, aussi bien ceux de la parenté directe que de la parenté indirecte, des sons. Il s’est convaincu depuis que la rudesse produite dans un son composé par les battements a une signification tout autre que la dissonance. De plus il croit nécessaire de définir la consonance positivement (Cf. la conception négative de l’harmonie chez Helmholtz) et en même temps de maintenir une séparation entre ce concept et celui d’harmonie. Voici donc ce qu’il dit :

  1. Pour d’autres additions qu’il conviendrait de signaler, voir dans la Revue philosophique du 1er avril l’analyse des Philosophische Studien.
  2. Nous traduisons Vorstellungen par sensations composées et non par représentations, pour être plus clair et rendre mieux la pensée de l’auteur. — Les chiffres se rapportent désormais aux pages du tome II, qui commence comme précédemment par l’étude des sensations composées.