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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVII, 1889.djvu/113

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revue des périodiques

G. Cesca. La « chose en soi » . I. La doctrine de Kant sur la chose en soi. II. Démonstration de la chose en soi. — M. Cesca admet la doctrine telle qu’on peut la supposer d’après l’Esthétique, mais rejette celle de l’Analytique, qui est en pleine contradiction avec la première. La seule valeur de la chose en soi est celle de facteur objectif de la perception. La chose en soi nous permet non seulement d’affirmer la réalité de la connaissance, mais aussi d’expliquer la perception et la cognition, et leurs relations avec l’objet. Quand on dit que la perception est l’effet sui generis dans la conscience de l’action de la chose en soi, on en a une claire idée, comme d’un état subjectif produit par un facteur objectif, quoique le mode de production de cet effet nous soit absolument inconnu. La chose en soi n’est pas un produit abstrait de la pensée, mais elle est donnée par la perception et son facteur objectif. À la différence de la substance ou essence, la chose en soi est contenue dans les données sensibles. Elle exprime quelque chose qui dépasse la conscience, et par conséquent de vraiment objectif, d’expérimental.

Fr. Petropaolo. Deux lettres inédites de Galuppi sur « les rapports » et sur la possibilité intrinsèque » . — Dans la première lettre, Galuppi cherche à établir que les objets sont réels, que le rapport n’a pas de réalité en dehors de l’esprit, que les objets n’en sont pas le principe efficient, mais seulement une des conditions indispensables, que l’acte de la comparaison est le principe efficient du rapport, que les rapports ne sont pas arbitraires, mais nécessaires. Dans la seconde lettre, Galuppi professe que le possible est la réalité liée à une combinaison d’idées abstraites. Le possible et l’impossible intrinsèques ne sont, d’après lui, que de simples vues de l’esprit, et rien en dehors de lui, vieilleries métaphysiques qui ne méritaient pas l’attention d’un philosophe un peu en avant de son époque. Son seul mérite est d’avoir contribué à faire étudier en Italie l’histoire de la philosophie et fait connaître la philosophie de Kant autant qu’il pouvait lui-même la comprendre.

V. Valeriani. I. Le principe d’identité et l’apriorisme de la philosophie scientifique. II. La constance de notre pensée logique et la science et la pratique de l’éducation. — La philosophie scientifique peut légitimement admettre une nouvelle forme d’apriorisme ayant un caractère tout à fait relatif et physiologique. Cet apriorisme est expliqué par la loi d’hérédité, en vertu de laquelle le cerveau humain, comme centre fonctionnel, sentant, est apte à contenir potentiellement les concepts les plus fondamentaux. Comme le montrent les récents travaux sur la psychologie infantile, l’enfant est apte, presque dès la naissance, à acquérir des idées et à appliquer des concepts, dont la faculté, évidemment congénitale, s’éveille en lui avec la puissance de l’automatisme. Il en est ainsi pour le principe d’identité et celui de contradiction, ou la faculté vraiment apriorique, organique, de dis-