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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVII, 1889.djvu/83

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REVUE GÉNÉRALE


PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE ET PSYCHOPHYSIQUE


Dr C. Th.-Michaelis : Ueber Kants Zahlbegriff, programme de 18 pages in-4o Berlin, Gaertner, 1884. — Stuart Mills Zahlbegriff, programme de 18 pages in-4o ; Berlin, Gaertner, 1888.
L. de La Rive : Sur la composition des sensations et la formation de la notion d’espace ; Genève, Georg, 1888, 99 pages gr. in-4o. (Extrait des Mémoires de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève, t.  XXX, No 4.)
Arwid Grotenfelt : Das Webersche Gesetz und die psychische Relativität. Helsingfors, Frenckell et fils, 1888, vi-183 pages in-8o.

I. — Je n’ai pas aujourd’hui, comme la dernière fois[1], à parler d’ouvrages de mathématique pouvant intéresser les philosophes pour leurs conclusions ou leurs tendances ; j’ai à examiner au contraire des travaux réellement philosophiques touchant des sujets mathématiques, et en premier lieu le concept du nombre.

Des deux intéressants programmes consacrés par M. Michaëlis à l’historique de ce concept, j’écarterai toutefois le second, parce qu’il s’agit de questions bien connues et suffisamment débattues. Les arguments présentés par l’auteur contre le point de vue empirique de Stuart Mill ne pouvaient naturellement offrir une grande originalité. Il lui suffisait de les condenser sous une forme précise et de les joindre à un exposé fidèle de la doctrine du grand penseur anglais.

Pour Kant, tout autre est la question. La véritable pensée du maître est restée obscure sur ce point spécial et M. Michaëlis a eu le mérite de l’éclaircir, au moins dans une certaine mesure.

Qui a pu lire le début de la Critique de la raison pure sans être subjugué par cette magistrale distinction des jugements analytiques et synthétiques ? Qui n’a cru alors y trouver l’inébranlable fondement, faisant jusque-là défaut aux chancelants édifices de la spéculation phi-

  1. Voir le numéro de février 1888.