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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVIII, 1889.djvu/601

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WALITZKY.mensurations psychométriques

10o Dans l’état de rémission approchant de l’état de mélancolie, le temps d’association est le plus ralenti. Dans l’état de démence paralytique primitive et dans l’état de rémission proche de l’état normal, ce temps est un peu moins ralenti ; mais il est encore loin de la normale. Dans l’état maniaque, ce temps est très réduit (tableau VI).

11o Les expériences sur le malade que j’ai pu observer dans deux états différents confirment le fait que je viens d’annoncer, savoir : le temps d’association diminue, tandis que le temps de choix augmente à mesure que l’agitation maniaque se prononce de plus en plus (tableaux IV et V, Iw. W…).

12o Le temps d’addition de nombres d’un seul chiffre, ainsi que le temps d’association par habitude, est très court chez les personnes saines ainsi que chez les malades qui sont soit à l’état maniaque, soit à l’état de rémission proche de l’état normal. Il est long au contraire dans l’état de démence paralytique primitive (suivant le progrès de la maladie), et dans l’état de rémission proche de l’état de mélancolie (tableau VII).

13o Mes expériences de contrôle sur la mensuration du temps de réaction de la main gauche ayant démontré que le retard de cette main sur la main droite dans la réaction de choix n’est pas dû aux troubles moteurs ou à l’inégalité du fonctionnement des deux membres ; il faut donc supposer que ce phénomène dépend du ralentissement qui survient dans la manifestation de la volonté.

14o Le résultat de mes recherches sur le temps d’association et sur le temps de simple réaction correspond à celui de M. Tchige. Quant au temps de choix, où le rôle de la volonté est prépondérant, les résultats que j’ai obtenus sont en désaccord avec ceux de cet observateur. En effet, j’ai constaté qu’à l’état d’agitation maniaque, le temps d’association est réduit, tandis que le temps de choix est augmenté (tableau X).

Mes conclusions me permettent de supposer ce qui suit :

a. Si l’on admet que la réduction du temps d’association dépend de la faculté de reproduire inconsciemment les associations des mots jadis apprises ou fixées dans la mémoire (comme nous l’avons vu chez le malade M…), on peut en conclure qu’au début de l’affaiblissement intellectuel dans la paralysie générale, la fonction automatique des facultés intellectuelles est accrue.

b. Parallèlement à cet accroissement de la fonction automatique des facultés intellectuelles diminue l’activité de la volonté.

c. À mesure que les facultés intellectuelles s’éteignent, la fonction automatique diminue aussi et enfin la perception même des impressions simples se ralentit.