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de l’organisme dans la direction d’un pôle cessa. À la fermeture du courant coristant, les Ciliés nagent de l’anode vers la cathode, où ils se rassemblent ; à l’ouverture, de la cathode vers l’anode. Quant à la question de savoir quel rapport existe entre l’action directrice du courant galvanique et le pôle du corps excité, en d’autres termes, si le galvanotropisme détermine une répulsion ou une attraction, c’est ce que de nouvelles recherches apprendront.

L’action du magnétisme sur les mouvements et la direction des mouvements chez les Protozoaires ne paraît pas avoir été observée. On connaît les résultats négatifs de L. Errera touchant l’action de l’aimant sur les végétaux : à peine a-t-il pu noter un ralentissement (douteux) des courants du protoplasma.

Géotropisme.

Enfin, l’action de la pesanteur sur les mouvements et la direction des mouvements des Protozoaires, le géotropisme, positif et négatif, si bien étudié par la physiologie végétale, et qui a été le sujet d’observations très délicates de J. Loeb, mais sur les Chenilles et les Papillons, n’a point paru à M. Verworn une source d’excitation directement efficace comme la lumière, la chaleur ou l’électricité. « Tout au plus pourrait-on considérer, écrit-il, l’action de contact exercée par la pesanteur entre le corps du Protozoaire et les particules de l’eau comme une excitation mécanique ayant quelque influence sur la direction des mouvements, ce qui n’aurait pas lieu de surprendre, car les phénomènes de rhéotropisme nous ont appris que des excitations aussi petites sont efficaces. » Cette interprétation ingénieuse ne convaincra personne. Il n’y a pas d’apparence, en effet, qu’un mode d’excitabilité aussi répandu chez les plantes et chez les animaux que le géotropisme, fasse totalement défaut aux Protozoaires. Aussi bien, les récentes observations et expériences de Schwarz et d’Aderhold sur le géotropisme de quelques Flagellés sont faites à souhait pour confirmer notre induction[1].

IV

Les deux méthodes de recherches que nous avons vues appliquées jusqu’ici, celle des mouvements dits spontanés et celle des mouve-

  1. Depuis la publication du travail de Schwarz (Der Einfluss der Schwerkraft auf die Bavegunqserscheinungen von Chlamydomonas u. Euglena.-Ber. d. Dettstche Bot. Gesellsch. II, 1884), on sait que les Euglènes sont négativement géotropiques : elles s’éloignent du centre de la terre.