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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/519

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notes et discussions

peut-être inaccessible qu’il soit) consisterait à ramener tout ce qui se passe dans la cellule à un pur mécanisme, et à devenir un rameau de la physique mathématique. Aussi la physiologie ignore-t-elle absolument les fonctions psychiques (face interne). C’est à la Psychologie qu’incombe la tâche, soit d’étudier ces dernières en elles-mêmes, soit de se mettre à califourchon (psychologie physiologique) sur la barrière des deux domaines, pour déterminer quels sont les mouvements du monde physique qui ont un concomitant mental et qui méritent ainsi l’épithète de psychophysiques.

4o Les mots psychique, pensée, sentiment, etc., et même le mot psychophysique, relèvent exclusivement du vocabulaire de la psychologie. Ils sont totalement étrangers au domaine physiologique, où il n’existe que des événements physiques tout court, des mouvements s’enchaînant et se transformant suivant les lois de la mécanique et sans égard à une doublure mentale possible. Aussi faudrait-il, dans les conclusions de M. Richet (pp. 366-367), effacer, comme dénués de sens en physiologie, les cinq derniers mots de la thèse 7, et toute la thèse 10.

Si je ne me fais pas illusion, ces quelques remarques sont moins contraires à l’esprit qu’à la lettre de l’article si suggestif de M. Richet. Et si je me fais illusion, il voudra bien me pardonner de l’avoir mal compris.

Théodore Flournoy.

L’INTELLECT ACTIF ET LES IDÉES

[1]

Nous ne dirons rien du ton sur lequel M. Dunan veut bien le prendre avec l’humble auteur de l’lntellect actif. Nous passons immédiatement à la question qui seule intéresse le lecteur. M. Dunan, nul n’en peut douter, a sérieusement lu notre travail ; il l’a tourné et retourné ; il l’a médite, comme on fait d’une œuvre philosophique où l’on veut voir clair, et cependant, chose étrange pour un esprit aussi perspicace, il ne nous a pas compris, lorsqu’on nous a fait en pleine Sorbonne le singulier reproche d’avoir péché par excès de clarté.

Un fait non moins surprenant, c’est que M. Dunan qui cherche en toutes choses et le fin et le neuf, emploie pour nous combattre la plus banale, la plus discréditée, la plus insignifiante des méthodes, celle qui consiste à dénicher des contradictions. On le voit par tout son article, il faut que l’auteur de l’lntellect actif ne se soit pas compris lui-même,

  1. Réponse à l’article publié dans le numéro de mars 1891.