Aller au contenu

Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/580

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
570
revue philosophique

niser avec lui, qui peuvent concourir avec lui vers une fin commune ou des fins harmoniques, qui avec lui peuvent former un système[1]. »

2. Loi d’inhibition systématique : « Un fait psychique tend à empêcher de se produire, à empêcher de se développer ou à faire disparaître les éléments qui ne sont pas susceptibles de s’unir à lui pour une fin commune[2]. »

3. Loi de l’association par contraste : « Un état psychique tend à être accompagné (contraste simultané) ou suivi (contraste successif) d’un état qui lui est opposé, qui est au moins à certains égards son contraire[3]. » M. Paulhan cite tout de suite, pour préciser le sens et comme exemple des deux formes de la loi, le fait des couleurs complémentaires, dont l’une apparaît soit déjà pendant qu’on regarde l’autre, soit après qu’on l’a regardée.

4. Loi de l’association par contiguïté : M. Paulhan ne s’est pas préoccupé de la définir.

5. Loi de l’association par ressemblance : même remarque.

Parmi ces lois, les quatre dernières paraissent à M. Paulhan servir de complément à la première ou même n’en être que des formes particulières[4] ; la loi d’association systématique serait donc « la raison d’être générale de toutes les autres ». La loi d’inhibition systématique ou, comme il dit plus volontiers, systématisée, en est, suivant lui, la contre-partie exacte ; « elle exprime le fait négatif qui correspond exactement au fait positif exprimé par la première » ; il ajoute qu’ « à elles deux ces deux lois expriment tout l’essentiel de l’esprit ». Mais il ne montre pas clairement comment « la loi de contraste est une combinaison des deux premières », ni comment il est possible de concilier l’affirmation précédente avec cette autre de lui que l’association par contraste « est réellement une loi générale de l’esprit » [5]. Ainsi, quant au premier point, il dit, par exemple : En effet, pour s’établir, un état nouveau « est obligé d’employer certains éléments des états qui lui sont complètement opposés ; si nous nous sentons portés à admettre la vérité de telle ou telle théorie scientifique ou philosophique,… il se produit en nous une systématisation particulière d’un certain nombre de données de l’expérience, d’idées acquises d’une manière ou de l’autre ; mais, d’un autre côté, il tend à se produire une désagrégation de certaines idées antérieures qui ne peuvent s’adapter aux nouvelles conditions d’existence qui leur sont

  1. P. 88.
  2. P. 17.
  3. P. 315.
  4. P. 450.
  5. P. 315.