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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/591

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b. bourdon. — résultats des théories contemporaines

idées associées qui sont simultanées ou successives et non pas les associations elles-mêmes. Aux expressions association par contiguïté et association par ressemblance il substitue les métaphores obscures d’association externe et d’association interne ; il ne semble pas qu’on gagne beaucoup au change.

Il y aurait aussi bien des critiques à faire quant au fond à la théorie développée par Wundt : ainsi sa subdivision des liaisons associatives en associations simultanées et associations successives conviendrait à peu près aussi bien, croyons-nous, aux liaisons aperceptives qu’aux liaisons associatives ; par exemple, la complication des présentations se rencontrerait aussi bien dans une liaison aperceptive que dans une liaison associative. Sa théorie des associations successives nous paraît particulièrement défectueuse : ainsi sa distinction d’une association externe et d’une association interne correspond à celle que fait Bain d’une association par contiguïté et d’une association par ressemblance et par conséquent n’est pas plus logique ; il nous semble, d’autre part, que seule la liaison par succession dans le temps peut se rattacher aux associations successives, et que les trois autres genres de liaison, savoir les liaisons par ressemblance, par contraste et par coexistence spatiale, n’ont pas plus à voir avec la notion de succession qu’avec celle de simultanéité ou ont autant à voir avec celle-ci qu’avec celle-là : comment en particulier est-il possible d’associer l’idée de coexistence spatiale à celle de succession, alors que les idées de coexistence et d’espace excluent l’une et l’autre celle de succession ?

Mais laissons de côté la classification adoptée par Wundt et considérons les phénomènes nouveaux distingués par lui. Ils sont au nombre de deux : la fusion de sensations simultanées, c’est-à-dire, en remplaçant le mot fusion par une expression moins métaphorique, l’assimilation qualitative de sensations simultanées ; et la liaison aperceptive.

La liaison aperceptive de Wundt se confond visiblement avec l’association systématique de Paulhan. Or excluons autant que possible de l’exposé de la théorie de ces deux psychologues relative à ce point toute métaphore, c’est-à-dire excluons les termes comme choix, finalité, harmonie, etc., il reste simplement, comme idée nouvelle, celle-ci, développée par M. Ribot dans son ouvrage sur l’attention, que l’attention tend au monoïdéisme. Il reste qu’à chaque instant il n’y a guère pour un homme qu’une seule idée très vive. Les allusions aux idées possibles et non réalisées, qui se rencontrent chez ces deux psychologues, rappellent trop la scolatisque de Leibnilz. Les idées possibles sont toujours des idées données elles-mêmes chez