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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/595

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b. bourdon. — résultats des théories contemporaines

impossible de réduire l’association par ressemblance, c’est-à-dire par ressemblance qualitative, à la contiguïté. En réalité, on a affaire ici à deux cas distincts de la ressemblance, savoir à la ressemblance quant au temps ou quant à l’espace et à la ressemblance quant à la qualité.

V

Coordonnons les résultats du paragraphe précédent. Les associationistes ont en général conçu la vie mentale comme une succession de petits groupes d’idées qui chacun à leur tour s’éveillent, c’est-à-dire deviennent très intenses et disparaissent, et ils ont fait la théorie de ces petits groupes.

Le petit groupe en général ou, comme on pourrait l’appeler, la société psychique élémentaire, a été considéré par eux sous deux rapports : 1o quant à sa constitution interne ; 2o quant à ses relations externes avec d’autres petits groupes de qualité semblable.

Etudiée dans sa constitution interne, la société psychique élémentaire offre à considérer, suivant les associationistes, des phénomènes semblables en intensité, en temps, en qualité et aussi des phénomènes différents en qualité.

Envisagée dans ses relations externes, elle offre à considérer des groupes de phénomènes semblables en qualité, en ordre dans le temps, en durée (d’un instant), mais différents en temps et en intensité. Ainsi il y a ressemblance de qualité pour James Mill entre les idées associées et certaines sensations antérieures dont elles sont, comme il dit lui-même, les copies ; en outre ces idées et ces sensations gardent le même ordre dans le temps. Sur la similitude de durée, il n’y a aucune théorie expresse chez les psychologues que nous avons étudiés, mais on a quelque droit de penser qu’interrogés sur ce point, ils eussent déclaré que les groupes d’idées tendent à avoir la même durée totale que les groupes de sensations qui les ont précédés et dont ils sont les copies. D’autre part les groupes d’idées et les groupes de sensations correspondantes diffèrent quant au temps, puisque les sensations sont antérieures aux idées : ils diffèrent sans doute aussi, à leur avis, en intensité, les sensations ayant été des états forts et les idées restant, même lors de leur plus grande intensité, des états faibles.

Ce n’est pas tout. Les associationistes ont encore découvert des relations entre les diverses propriétés qu’ils ont considérées dans les idées ou les sensations. Ainsi la société psychique élémentaire