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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/164

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Le rapport d’égalité de quantité de chaleur repose donc sur deux relations conjointes de concomitance thermique, relations dont les termes sont des variations définies de température, dans des corps déterminés.

Pour que la définition que je viens de donner soit valable, il faut que le principe d’indétermination soit satisfait ; il faut donc que l’identité des effets thermiques produits sutr le troisième corps soit indépendant de la nature de ce corps, de sa température initiale, et de la pression, toujours supposée constante. Effectivement, il n’existe aucun corps dont les variations thermiques concomitantes avec l’une des variations thermiques comparées, ne seraient pas concomitantes avec l’autre.

Ainsi, et grâce à une loi physique implicitement admise, il y a indétermination du terme commun et incompatibilité des systèmes opposés ; le système de relations considérées fournit donc bien une relation définie qui est le rapport d’égalité de quantité de chaleur.

Il est à peine besoin d’ajouter que dans le système de relations conjointes de transmission de chaleur, on peut faire abstraction de la durée de la concomitance, durée qui est indéterminée, les éléments déterminés étant les variations de température.

La relation de concomitance est évidemment une relation symétrique, et par conséquent le principe d’égalité de l’action et de la réaction est applicable à la chaleur. C’est en vertu de ce principe que deux corps qui subissent des variations thermiques concomitantes échangent des quantités égales de chaleur, et ce n’est pas en vertu d’une pure intuition. Quand on considère ce principe comme évident, c’est qu’on assimile inconsciemment la chaleur à une sorte de fluide qui passe d’un corps dans l’autre.

Réciproquement, lorsque deux corps perdent et gagnent des quantités égales de chaleur, leurs variations de température ont entre elles un rapport de concomitance. — Cela n’implique pas que ces variations soient effectivement concomitantes ; cela signifie simplement qu’elles sont égales à des variations effectivement concomitantes.

G. Mouret.
(La fin prochainement,)