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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/225

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notices bibliographiques

fois d’adopter tout bonnement l’expression exacte et précise, de la reprendre à leur compte. Ils ont du moins corrigé les contresens, souvent assez surprenants, du premier traducteur et, les Prolégomènes mis dans ce petit format à la portée des étudiants, ils ont rendu un véritable service.

Leur traduction est faite sur le texte de M. Benno Erdmann, publié seulement en 1878, et dont l’Introduction, analysée par M. Darlu dans cette Revue (t.  VII, p. 208), fait ici le principal objet d’une Note critique intéressante. Enfin ils ont dédié leur travail à M. Georges Lyon, maître de conférences à l’École normale supérieure. C’est, pour les lecteurs, une garantie.

A. P.

Kant. Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, traduits pour la première fois en français, par Ch. Andler et Ed. Chavannes, anciens élèves de l’Ecole normale supérieure, agrégés de l’Université. — Collection historique des grands philosophes. Paris, F. Alcan, éditeur, 1891 (gd. in-8o, cxxx-96 p.).

La traduction des Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, que MM. Andler et Chavannes viennent de publier dans la Collection historique des grands philosophes, avait déjà paru dans la Critique philosophique. Elle est précédée cette fois d’une introduction très considérable. C’est une étude approfondie de la Philosophie de la Nature dans Kant. Elle traite successivement de la Métaphysique de la Nature en général, de la métaphysique de la Nature matérielle, du passage de la Métaphysique à la Physique, des changements que la Critique de la Raison pure a amenés dans la philosophie naturelle de Kan*et des rapports de Kant avec Newton.

L’ouvrage dont MM. Andler et Chavannes viennent de donner ainsi la traduction, à la fois, et le commentaire, est un des plus importants parmi ceux de Kant qui sont encore inédits en France. C’est l’étude de la nature sensible en tant qu’elle est soumise aux lois de l’entendement. il y a une métaphysique de la nature, parce qu’il y a un domaine intermédiaire entre la logique pure et la sensation brute : c’est le domaine des premiers principes de la connaissance, et l’œuvre de la métaphysique est de démontrer ces principes en justifiant leur application à l’expérience. « Les lois d’expérience formeront ainsi un système organique, dont chaque articulation correspondra à un chaînon du système des catégories logiques, puisque chacune de ces lois n’est que la règle de l’emploi d’une catégorie. Elles se diviseront en lois naturelles : 1o de la quantité ; 2o de la qualité ; 3o de la relation ; 4o du mode. Et le tableau de ces lois avec leur démonstration et les conséquences qui en découlent, s’appellera dans le langage de Kant le Système de la métaphysique de la nature. » (Intr., p. xvi.) L’exposition de ce système a le grand avantage de montrer, bien qu’il dépasse la science et n’ait