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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/305

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ANALYSES. — serguéyeff. Le sommeil et le système nerveux.

dance des connaissances et des idées, si je pouvais exposer dans le détail les théories de M. Serguéyeff ou seulement en indiquer les développements secondaires. Mais il faut se borner et rester dans les lignes générales. Je renvoie donc à l’ouvrage même les lecteurs désireux de connaître les nombreux arguments donnés par l’auteur pour établir la réalité de cette fonction organique méconnue. Bornons-nous à dire ici que M. Serguéyeff voit dans l’accroissement de chaleur qui se produit, quand on sectionne le sympathique, au delà du point sectionné, une production thermique qui se rattache à l’arrêt d’un mouvement nerveux et de force centripète, cet influx centripète constituant l’accomplissement d’une œuvre fonctionnelle d’emprunt dynamique. Il interprète ainsi en s’en servant pour étayer ses doctrines les expériences de Cl. Bernard et d’autres physiologistes.

Mêmes développements pour établir l’importance, l’utilité de cette fonction d’assimilation de l’impondérable. « Ce rôle de la chaleur me semble avoir été méconnu jusqu’à ce jour, dit l’auteur, et je crois avoir établi maintenant que la chaleur ambiante est la véritable cause externe qui permet à de certaines contractions viscérales non seulement de se produire, mais encore de se poursuivre d’une façon spontanée. Ainsi, nous tenons la cause des mouvements spontanés et du même coup nous comprenons que le fait dont il s’agit n’est pas autre chose qu’un phénomène vital de transformation thermo-dynamique. » Et plus loin : « Pour les vaisseaux comme pour les viscères, on trouve toujours que la présence des ganglions microscopiques est l’un des facteurs constants de la spontanéité myotile… Il est évident que les ganglions microscopiques doivent être doués d’une aptitude spéciale qui leur permet de se mettre en rapport avec la chaleur ambiante, et d’y puiser ces énergies que subséquemment on voit réapparaître sous forme d’effets myo-contractiles… Tout un ensemble d’expériences diverses prouve que la cellule nerveuse figure à côté de la chaleur ambiante comme deuxième facteur indispensable soit à la reprise, soit à l’accélération du mouvement autonome viscéral ou vasculaire ; et de la sorte se trouve démontrée l’aptitude thermo-transformatrice des ganglions microscopiques contenus dans les nombreux plexus du système. » On trouvera à côté de ces considérations des développements très étendus sur le rôle de ce que l’auteur appelle « l’emprunt vigil », c’est-à-dire la partie de la fonction qu’il étudie qui s’accomplit pendant la veille et concernant les nerfs trophiques, la chaleur animale, l’activité vaso-motrice et l’agent nerveux.

Quant à la seconde phase de la fonction, la phase de rejet, qui correspond au sommeil, elle n’implique pas l’existence d’un processus désassimilateur. « Je crois pour ma part, dit M. Serguéyeff, qu’un tel processus ne serait nullement justifié, et je me figure en conséquence que le rejet dynamique repose sur un motif tout différent de celui dont procèdent les rejets semi-liquide et gazeux. » Voici comment l’auteur le suppose : « Afin de n’être pas pris au dépourvu, les centres ganglion-