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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/328

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tance capitale à cette distinction.) Un certain temps défini est un certain processus défini. Nous devons, de plus, distinguer avec le plus grand soin la perception du temps et l’aperception des rapports de temps. Il est probable que dans notre aperception ordinaire de la longueur du temps, il y a des idées associées de longueur, dérivant des sensations musculaires qui sont le fond de nos idées du mouvement, lequel est toujours lié avec le temps : ses expériences démontrent que, quand le cerveau fonctionne régulièrement dans ses perceptions, notre appréciation du temps est exacte ; que, quand ses habitudes varient, notre appréciation varie aussi : c’est une habitude rythmique qui est le fondement de la mesure du temps.

Sanford. Programme d’un cours pratique fait au laboratoire de psychologie physiologique de Clark University.


Vierteljahrschrift für Musikwissenschaft.

1891, fasc.  1.

Wallaschek. L’aphasie et l’expression musicale. — À l’époque où les diverses formes d’aphasie étaient comprises sous une dénomination commune (aphémie, alalie, aphasie) on trouve dans les observations plusieurs cas où l’état de la faculté musicale est noté : ainsi tel aphasique peut encore chanter mais sans les mots, ou retrouver les mots à l’aide du chant, etc., etc. Ultérieurement, les diverses sortes d’aphasies, c’est-à-dire les désordres de la faculté d’expression ayant été classées et séparées, on trouve quelques observations plus nettes sur la perte de la faculté musicale. (Voir en part, dans Bernard, 2e édition, p. 108 sq., le cas d’une maîtresse de piano pour qui toute compréhension des signes musicaux : notes, clefs, dièses, bémols, etc., devient impossible, tandis qu’elle peut lire le texte entre les portées.) — Le travail de M. Wallaschek est un essai pour systématiser les données actuelles. En comprenant sous le nom générale d’amusie les troubles de la faculté musicale, on peut distinguer :

1o L’amusie motrice. Le patient comprend la musique, mais ne peut plus chanter. Tel est le cas de Proust : une musicienne peut lire et écrire les notes, composer de la musique, reconnaître un air, mais elle est incapable de le fredonner.

2o L’amusie sensorielle. Le patient n’entend plus aucun son ou ne peut les distinguer ; la faculté auditive peut par ailleurs rester intacte.

3o La paramusie. Le patient peut chanter, mais en se trompant sur les tons et les intervalles. Plusieurs exemples chez des personnes connaissant bien la musique, faisant partie de sociétés musicales : souvent le rythme est respecté, chaque note est tenue le temps exact, mais elle, est fausse.

4o II y a aussi vraisemblablement une amnésie musicale correspondant à l’amnésie verbale ; en ce cas le patient peut répéter un chant. L’auteur n’en connaît jusqu’ici aucun exemple.