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REVUE POUR LES FRANÇAIS

qu’ils s’habillent à la hâte pour échapper à la vigoureuse étreinte de ses rayons trop ardents.

Drôle d’idée de vous avoir raconté ce bain de mer comme si c’était un événement… mais vous savez ce que dit la chanson brestoise :

                          Y a rien de faraud
                          Comme un matelot
                          Qu’a lavé sa peau
                          Dans cinq ou six eaux.


iii. — Propos d’un Philosophe

Le lendemain, dans les montagnes de Santa-Ynez. Changement de véhicule : la diligence de Santa-Barbara passe ses voyageurs et leurs bagages à la diligence de Los-Olivos. Cette fois, ce ne sont plus des carrosses de cardinaux, mais des chars-à-bancs très légers et infiniment rudimentaires. L’échange s’opère dans un ravin exquis plein d’eaux murmurantes et de chants d’oiseaux. Le Pacifique a disparu au dernier tournant. Une petite auberge se trouve là, assise sur deux roches entre lesquelles sautille une cascade. D’étranges laitages et des fruits non moins étranges forment un menu plus pastoral que réconfortant. On charge les colis et le conducteur de Los-Olivos, amarrant un carton à chapeau récalcitrant, adresse à l’un de nous cette admonestation où il entre plus de pitié que de rancune : « What is the use of a man having two hats ! » À quoi cela sert-il à un homme d’avoir deux chapeaux !…


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BIBLIOGRAPHIE



C’eût été manquer d’égards à l’ouvrage de M. Paul Doumer que de l’analyser quand il a paru ; c’eût été souligner ce qu’il y a eu de malencontreux dans la date de sa publication. Le Livre de mes Fils[1] aurait dû nous être donné six mois plus tôt. On n’eût pas été tenté alors d’y chercher une sorte de manifeste, l’exposé de principes d’un candidat ambitieux. Et certes, ce livre est tout le contraire ; c’est un

  1. 1 vol. Paris. Vuibert et Nony, éditeurs.